Cap sur la qualité» est le slogan adopté par le ministère de l'Education nationale pour la conférence nationale qui se déroulera à partir d'aujourd'hui au lycée de mathématiques de Kouba, à Alger. Durant deux jours, les acteurs du secteur s'attelleront à discuter des quelque 400 propositions relatives à la réforme du système éducatif. Dans une récente intervention médiatique, Nouria Benghebrit expliquait que cette conférence devrait être la synthèse des travaux de réflexion et de concertation lancés par son prédécesseur, Abdelatif Baba Ahmed, depuis plus d'une année. Les échanges entre les différents acteurs du secteur (parents, enseignants, partenaires sociaux et administration) au niveau des différentes wilayas se sont soldés par la mise en évidence de certains grands angles à traiter en priorité pour tenter de sauver le secteur de l'éducation nationale du marasme dans lequel il baigne depuis plusieurs décennies. Ainsi, dans la longue liste des recommandations nées des échanges préalablement cités, il s'agira durant cette conférence de statuer sur les mesures à prendre concrètement dans les court et moyen termes. Si pour certains volets, tels l'allègement du programme, la formation des enseignants, la refonte des examens nationaux ainsi que la suppression des seuils de révision des cours, des décisions rapides peuvent être prises, les discussions seront certainement plus ardues pour d'autres questions. Il s'agit particulièrement de la révision des coefficients des matières scientifiques, du volume de l'éducation civique et technologique, de la réhabilitation des langues étrangères et de la promotion de la langue amazighe. D'autres problèmes d'ordres organisationnel, méthodologique, voire idéologique se poseront certainement avec acuité. Car il s'agira de rediscuter le rôle de chaque acteur de l'éducation, de la meilleure approche pédagogique, de remettre au goût du jour la très combattue approche par compétence et de remettre l'élève au cœur du système éducatif. Sans vouloir remettre en cause la réforme concoctée par la commission Benzaghou et amorcée par l'ancien ministre du secteur, Noureddine Salah, en 2003, puis, tambour battant, par Benbouzid, la nouvelle ministre ambitionne de redonner vie au projet en activant simultanément trois leviers : la refonte pédagogique, l'amélioration de la professionnalisation des enseignants et la gouvernance. Dans une interview publiée le 29 mai 2014 par El Watan, Mme Benghebrit affirmait que «les premières décisions à prendre durant la conférence nationale sont de mettre en place les dispositifs d'évaluation et d'observation. L'Institut national de recherche en éducation doit absolument trouver sa place, d'où l'objectif de changer le statut de cet établissement de recherche. Il faut aussi réactiver les appareils d'analyse des résultats des examens pour disposer d'outils de pilotage du réajustement tant recherché». A partir de demain et durant deux jours, le lycée de mathématiques de Kouba accueillera d'importants acteurs de l'éducation nationale. Ces convives scelleront, à travers cinq conférences et huit ateliers thématiques, le devenir de la énième réforme de l'éducation nationale. Encore un coup de réglage dans un secteur malade ?