C'est l'été, période des chaleurs lentes et des plages bleues du bon côté, des moustiques haineux et des typhoïdes en série de l'autre. C'est quand même la saison des vacances et tous les gens normaux les préparent. Tous ? Non, les Algériens, pour d'évidentes raisons de coûts, ne bougeront pas beaucoup cette année non plus et resteront près de leur citerne à chercher un peu de fraîcheur, à côté de leur télé pour trouver un peu d'évasion. Après bilan des offres en présence, l'échec du tourisme national retentit une nouvelle fois. Il est, en effet, beaucoup moins cher de passer ses vacances en Tunisie, au Maroc, voire en Espagne qu'en Algérie. Les propriétaires ne s'en rendent peut-être même pas compte, à 200 000 DA le cabanon en parpaing pour le mois d'août, ce sont 2000 euros, soit le prix de bonnes vacances en Turquie. A 400 000 DA pour les cabanons un peu plus cotés, ce sont 4000 euros, soit de quoi passer un bon mois en Grèce. Mais l'échec du tourisme n'est pas uniquement dû au manque de vision de ses promoteurs officiels, puisque le problème est surtout lié au prix de l'immobilier, grand scandale parmi les scandales, et au sujet duquel les autorités, bien logées, ne font absolument rien. En dehors des vacances, les appartements de villes sont loués à des prix qui dépassent plusieurs SNMG, augmentations comprises. Où est le problème ? Un F3 à Saïd Hamdine, qui n'est pas, et de loin, le plus beau quartier d'Alger, se négocie à 1 milliard. A partir de là, tous les discours sur la promotion du tourisme ou du logement deviennent ridicules. Pour passer des vacances, il faut être riche. Pour acheter un petit appartement, il faut être très riche. Il serait intéressant de savoir où logeait le ministre du logement avant qu'il ne soit ministre du logement et où passait ses vacances celui du Tourisme avant qu'il ne soit ministre du Tourisme.