Des habitants de plusieurs quartiers de Biskra sont outrés par la dégradation de leur cadre de vie du fait de la mutation inexorable des cités, en principe classée zone résidentielle, en zone d'équipements et d'activités semi-industrielles. Haï El Moudjahidine est illustratif de ce phénomène urbain aux nuisances certaines. Ici, prolifèrent les garagistes de mécanique auto, les tôliers et les électriciens, les stations de lavage auto, les soudeurs, les tourneurs-fraiseurs, les vulcanisateurs, grossistes en boissons et d'autres commerçants. «Il est devenu en quelques années un pôle d'activités et de services au détriment de sa vocation de cité résidentielle caractérisée par le calme, le bon voisinage et la douceur de vivre», relève M. Kamel. Habitant ce quartier depuis 1985, il ajoute que la pollution sonore permanente et visuelle, l'odeur des carburants et d'autres produits résiduels dans les conduites des eaux usées refoulées dans les habitations, et la pagaille générée par le va-et-vient des clients, en font un quartier inhabitable. «Comment tous ces gérants de garages ont fait pour obtenir leurs registres de commerce ? Etant donné que nombre de ces activités sont proscrites dans ce genre d'îlots urbains et soumises à des enquêtes commodo-incommodo, dont nous n'avons jamais entendu parler, comment peuvent-ils activer au vu et au su de tous, en portant atteinte au caractère initial des cités ?» s'interroge notre interlocuteur en porte-voix de nombreux riverains.