Un véritable rush est observé sur les magasins de vêtements pour enfants l Les fruits et légumes, déjà chers, sont vendus à des prix défiant toute concurrence. Même si la fête de l'Aïd est annoncée pour lundi ou mardi, pour les ménages, les préparatifs ont commencé depuis déjà une dizaine de jours. «C'est tout ce mouvement annonciateur du grand jour qui embellissent l'Aïd», disent les gens pris déjà dans l'ambiance festive de fin de ramadhan. Dans les foyers, la confection de gâteaux bat son plein alors que les enfants ont déjà choisi les vêtements qu'ils étrenneront trois jours durant. La fête, chez nous, dure trois jours, le jour de l'Aïd, la veille (jour de marché) et le lendemain. Thasewiqt qui coïncide avec le dernier jour du mois sacré est la grande fête des enfants. Plus que le jour «j», le marché est attendu avec impatience. De bonne heure, la rue est investie par la foule de bambins que les parents emmènent pour remplir des sacs de jouets. En connaisseurs, les marchands ambulants se sont préparés en conséquence. Ils savent que les pères ne refusent rien à leur progéniture en ce jour béni. Les rues sont squattées depuis plusieurs jours et regorgent de jouets de toute sorte. Des vendeurs occasionnels de jouets côtoient les commerçants de vêtements qui s'installent, eux aussi, sur les trottoirs. D'autres, pour être plus près des clients, débordent même sur l'asphalte. Il faut jouer des coudes pour se frayer un passage entre les étals. Les parents, souvent accompagnés de jeunes enfants, passent en revue toute la gamme de jouets, de vêtements et de chaussures pour dénicher le bon produit à bon prix. C'est là, l'avantage du marché qui offre un large éventail d'objets, moins chers qu'en vitrines. Les parents ne cessent de faire remarquer les prix exorbitants pratiqués par des marchands «sans scrupules» qui, sachant qu'on ne refuse rien aux enfants, en de telles circonstances, profitent de l'occasion pour se faire de substantiels bénéfices. Les boucheries exhibent, accrochées sur les murs extérieurs, des carcasses de bêtes, fraîchement égorgées. Encore sanguinolentes. Eux aussi ne doivent pas rater de faire grimper leur chiffre d'affaire même si de nombreux villages organisent le rituel de «Thimechret». Les fruits et légumes, déjà chers, sont vendus à des prix défiant toute concurrence. Comme au début du ramadhan, les vendeurs justifient cette hausse par le même argument «c'est l'Aïd». Le Ramadhan comme l'Aïd sont devenus des sources de profit. Les consommateurs grognent mais, l'heure étant à la joie, ils finissent par céder à la tentation de «faire plaisir à la famille». Pour que rien ne gâche la fête, Ils sont, tout de même, prêts à faire des folies.