Le train de l'environnement est attendu pour jeudi prochain à la gare ferroviaire de Chlef où il doit séjourner pendant 48 h, à l'initiative du ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement. Placé sous le thème « la lutte contre la désertification », il vient a point nommé reposer le problème de la dégradation de l'environnement et ses conséquences sur le couvert végétal. En l'état actuel des choses, il n'offrira certainement que des photos et affiches illustrant la dramatique situation née du décalage énorme entre le discours officiel et la triste réalité du terrain. Pourquoi, par exemple, refuse-t-on à une association apolitique le droit d'activer dans ce domaine, pour juste planter des arbres et sensibiliser les habitants sur l'utilité d'une telle action ? L'initiateur du projet n'arrive toujours pas à expliquer cette attitude des services administratifs concernés. En attendant une réponse officielle, les dommages causés au patrimoine forestier ne font que s'aggraver au vu et au su de tout le monde. En voici quelques exemples à quelques encablures seulement du centre-ville de Chlef, entre deux agglomérations urbaines importantes. Les usagers de la route reliant le siège de la commune et la cité Haï Radar, dans la banlieue sud, ont dû certainement constater l'état lamentable dans lequel se trouve l'espace forestier situé au milieu de plusieurs agglomérations urbaines. D'une superficie de 10 hectares environ, celui-ci, composé essentiellement de pins, est considéré comme l'unique portion naturelle qui a pu échapper, pour le moment, à l'avancée du béton. Néanmoins, cet espace risque de disparaître à jamais si aucune mesure n'est prise par les pouvoirs publics pour préserver et réhabiliter ce qui en reste, car, l'état des lieux n'incite guère à l'optimisme. En effet, une bonne partie de la forêt longeant la route principale a déjà été défoncée et transformée en zones d'habitations et de chantiers divers, dans l'indifférence presque générale. Seules quelques voix se sont élevées pour dénoncer ce massacre mais leur appel est resté sans échos à ce jour. Pour justifier leur décision, les autorités invoquent « l'indisponibilité foncière et le recours à ce patrimoine pour lancer des projets publics ». La partie gauche du même espace, qui s'étend sur plus de huit hectares, risque de connaître le même sort puisqu'elle a été étrangement abandonnée par les services des forêts et livrée à toutes sortes de dégradations. Aux incendies ravageurs sont venus s'ajouter l'absence de reboisement et le manque d'entretien et de sauvegarde de ce point vert. Le marché portant réalisation d'une clôture, aux frais du contribuable, est resté inachevé, offrant un spectacle désolant qui fait partie du décor noirci. Prépare-t-on le terrain à la cession de cette forêt pour de nouvelles constructions privées et publiques ? C'est du moins ce l'on craint au sein de la population locale, au vu du sort réservé à cet espace qui aurait pu être transformé en parc naturel avec des activités récréatives.