C'est encore une histoire d'eau qui a fait réagir les habitants d'une localité rurale la commune de Bouraoui Belhadef, au sud est de la wilaya de Jijel. N'ayant jamais connu que l'eau de la fontaine publique de leur mechta, les habitants de la localité de Lemroudj ont manifesté tout leur refus de toucher à cette source, la seule qui leur fournit de l'eau pour s'abreuver. La sortie de ces habitants, qui se sont déplacés en masse au siège de l'APC pour faire signe de ce refus, est motivée par un projet visant à rassembler les eaux des sources de la région pour renforcer les capacités d'AEP de la population. Ce projet concerne le transfert de l'eau de cette fontaine à une autre localité du même bourg. Selon le P/APC, des habitants se sont opposés à ce projet, même si les aménagements prévus ne visent qu'à renforcer le débit des fontaines existantes. «Il y a eu un malentendu, parce qu'il n'a jamais été question de transfert d'eau de cette fontaine ; les protestataires ont fini par comprendre les motivations de ce projet et le problème a été réglé», a-t-il soutenu. La fontaine publique en question, qui a existé depuis des lustres, est étroitement liée à l'histoire de la région. «Elle remonte à l'ère turque», dit-t-on. Si aujourd'hui elle fait l'objet d'une telle polémique, c'est parce que le problème d'AEP de la population dans cette commune est plus que jamais au centre des préoccupations. Selon des citoyens, la tension sur les sources d'eau existantes dans la région est plus importante en été, que durant les autres saisons. Cette tension est expliquée par le retour des personnes vivant ailleurs dans les grandes villes à leurs mechtas d'origine, ce qui crée une forte demande sur l'eau. Un projet visant à atténuer cette tension a été lancé pour permettre de rassembler une quinzaine de points d'eau pour les réunir dans une dizaine de fontaines.