A la demande du gouvernement algérien, l'Institut national de criminologie et de criminalistique (INCC) de Bouchaoui, qui relève de la Gendarmerie nationale, a envoyé avant-hier, en urgence, 15 experts où a eu lieu le crash, il y a une semaine, du vol AH 5017, à Gossi au nord du Mali, tandis que 20 autres experts de l'INCC se trouvent à Alger, prêts à se rendre au Mali en cas de nécessité d'un renfort. L'équipe d'experts algériens est chapeautée par un colonel, spécialiste en activations criminelles. Dès son arrivée hier à Bamako, un hélicoptère a été mis à sa disposition par l'ONU pour se rendre sur le lieu du sinistre, à Gossi, où les 15 gendarmes ont installé leur QG pour entamer les investigations. L'équipe est scindée en deux groupes : le premier est spécialisé en identification des cadavres, tandis que le deuxième groupe est spécialisé en investigation dans les crashs appelés post-mortem. Cette équipe peut reconstituer les conditions ayant causé le crash de l'avion, mais aussi la scène de l'écrasement sur terre, tout comme ils peuvent reconnaître l'altitude de l'avion avant le drame. Ce groupe de gendarmes spécialistes est composé de techniciens en identification, de biologistes et de d'éléments spécialisés en empreintes digitales, d'autres spécialisés dans la reconstitution de scènes d'accident. C'est du moins ce que nous a expliqué une source proche de la Gendarmerie nationale, qui nous a confié des détails de la mission «délicate» des gendarmes experts mobilisés sur le lieu de l'accident. «Les quinze experts algériens vont travailler selon les normes du protocole d'Interpol d'identification de victimes de catastrophes et de crash», d'autant que l'expertise algérienne est reconnue mondialement suite aux affaires diligentées auparavant, entre autres l'identification des cadavres déchiquetés lors de la prise d'otages de Tiguentourine par un groupe terroriste, mais aussi suite à l'expertise faite au lendemain du crash de l'avion militaire à Oum El Bouaghi. La décision du gouvernement de solliciter l'apport capital des gendarmes de l'INCC a été faite suite à une rencontre de haut niveau ayant réuni, mercredi dernier à Paris, les ministres français et algérien des Affaires étrangères, Laurent Fabius et Ramtane Lamamra, qui ont décidé de faire appel à l'expertise de la Gendarmerie nationale de l'INCC.