L'APC de Béjaïa, l'association culturelle Naghma et le comité du quartier Sidi Soufi ont rendu un hommage particulier aux anciens artistes de Béjaïa. Rabah l'Indochine, l'Hachemi Aït Larbi dit Meskitcho et Madjid Zidane ont tour à tour été honorés pour «leur apport au patrimoine lyrique béjaoui et les nombreuses soirées magiques qu'ils ont eu à animer» dans leur longue vie d'artistes, au grand bonheur des mélomanes plutôt friands de chaâbi, et la ville de l'illustre Cheikh Sadeq Lebjaoui en compte énormément. Grande émotion durant cette ultime qaâda du Ramadhan organisée sur la terrasse du café Boulouiza, à Sidi Soufi, lorsque le jeune octogénaire Da Rabah l'Indochine interpréta avec la verve qu'on lui connaît toujours un qcid de Sidi Lakhdar Benkhlouf. A la remise des présents aux artistes, un autre moment de forte émotion est marqué par l'évocation de feu Cheikh Nourredine Mansouri, qui jusqu'au Ramadhan 2013 ne ratait pas un seul rendez-vous chaâbi de la placette de Sidi Soufi. Les habitues des lieux lui montraient à l'applaudimètre qu'ils savaient alors apprécier ses heddate fougueuses et son généreux déhanchement. On ne peut parler des évocations d'artistes disparus en faisant l'impasse sur les nuits andalouses organisées dans le très pittoresque fort de Bordj Moussa avec le vibrant hommage rendu à Cheikh Djamal Ould Ali, qui nous a quittés le 13 juillet 2013. Il avait, pour dernier acte d'une longue et riche carrière artistique dans la chaâbi, l'andalou et le malouf, fondé l'association Ennaciria qui lança une école de musique.