Des partis politiques composant la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD), des représentants de la société civile et des organisations des droits de l'homme ont décidé de mener une action commune pour dénoncer le génocide perpétré par Israël à Ghaza. Ces partis et ces personnalités nationales ont choisi les représentations diplomatiques des pays membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Chine et Russie) pour leur faire part de leur inquiétude quant au «silence complice» des dirigeants de leurs pays respectifs. Hier, une délégation composée de présidents de parti, à l'instar de Soufiane Djilali de Jil Jadid, Abderrezak Makri du MSP, Mohamed Douidi d'Ennahda, des représentants de la société civile et des militants des droits de l'homme, tels que Nacer Djabi, Mohamed Arezki Ferrad et Abdelaziz Rahabi, Mustapha Bouchachi et Mohamed Salah Debbouz ont été reçus, à leur demande, par les ambassadeurs des USA et de la France en Algérie. «Nous nous sommes entretenus, hier matin, avec les représentants des Etats-Unis en Algérie et dans l'après-midi avec celui de la France. Demain nous avons rendez-vous avec les représentants diplomatiques de la Russie, et par la suite ceux de Grande-Bretagne et des Nations unies à Alger», explique Soufiane Djilali. Les membres de la délégation ont interpellé les représentants de ces pays, premiers «donneurs de leçon» en matière de droits de l'homme, sur leur position inexpliquée vis-à-vis de ce qui se passe à Ghaza : «Nous avons exprimé notre incompréhension quant au principe des deux poids, deux mesures appliqué par les USA et la France. Nous avons dénoncé le parti pris de ces deux pays pour Israël et contre les droits de l'homme et le droit à la vie», nous confie le président de Jil Jadid. La délégation a rappelé les faits avant de s'interroger sur le rôle de ces pays dans la protection de la population civile, notamment les enfants et les femmes. A tour de rôle, les membres de la délégation ont fait état des 1700 Palestiniens massacrés par les forces d'occupation israéliennes, qui n'ont pas fait bouger les membres du Conseil de sécurité. «Nous avons demandé à ces pays d'intervenir devant le Conseil de sécurité pour arrêter l'offensive israélienne et lever le blocus sur Ghaza. Est-il normal qu'Obama sorte de sa réserve après la mort d'un soldat israélien et ne dise pas un mot sur le massacre de centaines d'enfants et de femmes palestiniens ?», relève Soufiane Djilali. Les diplomates américains et français ont écouté attentivement et pendant deux heures la délégation algérienne. Ils ont pris note et promis de transmettre leurs propositions et leur inquiétude à Washington et Paris. «Les représentants américains et français se sont contentés de nous écouter et n'ont fait aucun commentaire. Devoir de réserve oblige», note notre interlocuteur.