L'attribution de 500 logements sociaux, avant-hier, dans la commune de Bouira, a provoqué la colère de plusieurs dizaines de personnes qui se disent lésées dans leur droit. Quelques heures, après l'affichage de la liste des bénéficiaires, les habitants de la cité Ainouche Hadjila (construite en 1958) ont fermé la route au niveau du rond-point situé près du quartier pont Sayeh. Ils dénoncent la partialité de l'administration quant aux critères d'attribution. «On a constaté que quatre femmes qui n'habitent même pas le quartier figurent sur la liste des bénéficiaires tandis que des familles qui vivent dans cette cité depuis près de 50 ans sont écartées», a déclaré un non bénéficiaire. La colère était à son comble. Les protestataires exigent la présence du premier responsable de la wilaya. Plusieurs routes menant au centre-ville du chef-lieu étaient fermées. Les habitants du quartier ne comptent pas lâcher prise. «Qu'il soit bien clair, s'ils veulent qu'on libère la route, ils n'ont qu'à régler le problème de manière définitive. Nous demandons à ce que la liste soit revue et que les propriétaires soient d'ici», affirme un jeune. Un autre père de famille, Berkane Salem, qui habite le quartier depuis 1961 ne trouve pas les mots pour dire son mécontentement. «Je fais des demandes de logement depuis les années 1970. J'ai envoyé des dizaines de requêtes. J'ai tout essayé pour avoir un logement et la situation n'a pas changé», dit M. Berkane qui partage son appartement d'à peine 30 m² avec ses 04 enfants, dont un est handicapé. Pour les propriétaires des haouch, le problème n'est pas encore résolu. Seulement près de la moitié des locataires qui y habitent ont en bénéficié, alors que l'engagement qui a eu lieu entre les propriétaires et la daïra stipulait que toutes les familles des haouch soient relogées pour procéder à la démolition du vieux bâti. «L'administration n'a pas tenu ses promesses. Des 19 familles qui occupent notre haouch, 9 seulement ont été relogées. Dans ce cas, les problèmes des haouch continuent à se poser», souligne le propriétaire du haouch Aissat Idir. D'aucuns estiment que les pouvoirs publics n'ont fait qu'amplifier les problèmes.L'éradication du vieux bâti de la ville de Bouira risque de s'inscrire dans la durée d'autant plus que les non bénéficiaires refusent de quitter les lieux. Par ailleurs, un dispositif sécuritaire a été mis en place à travers plusieurs coins de la ville.