C'est devenu une habitude ! A chaque fois que je dénonce, je m'attends à des représailles», lance Benyoucef Mellouk, le déclencheur de l'affaire des faux moudjahidine. Récemment, il a été interviewé par plusieurs médias où il a été question de la même affaire et du pourrissement du système qui «gouverne l'Algérie». Il a aussi dénoncé la mafia politico-financière de Blida, ville où il habite, et son rapport avec les faux moudjahidine. Sans surprise, au lendemain de ses déclarations, des délinquants, de surcroît repris de justice, font tout pour le harceler moralement. Ils écument son quartier et semblent avoir du temps pour transformer son quotidien en enfer. «Une barrière de sécurité, installée dans mon quartier depuis 1991 afin que le stationnement des véhicules soit réservé aux riverains, a été enlevée par ces délinquants», déclare-t-il. D'autres crient «Vive Bouteflika» à chaque fois qu'ils le voient, une manière de le narguer. Ne pouvant plus supporter ce genre de harcèlement, Benyoucef Mellouk a déposé plainte au commissariat de police. Mais quelle fut sa surprise lorsqu'un policier lui a signifié que l'enquête ne démarrera que «lorsqu'il sera assassiné» ! «On fera l'enquête après ton assassinat. Je te conseille de voir une personne qui fera à ta place une omra ou quitte ce bled clandestinement», dénoncee Benyoucef Mellouk, choqué.