Depuis la fermeture des bars, la vente clandestine a explosé. La commercialisation illégale et le transport de boissons alcoolisées à Guelma n'ont jamais trouvé pareil ampleur depuis la fermeture de la majeure partie des débits de boissons. Sur la quinzaine de bars qui étaient en activité dans la wilaya de Guelma, il n'en reste aujourd'hui qu'une poignée au niveau du chef-lieu. Une situation qui a favorisé, malgré la répression et la chasse aux bars clandestins, l'émergence, d'une nouvelle clientèle qui préfère, en dépit du délit qu'elle commet, consommer en rase campagne et sur les routes. «Nous achetons chez un dépositaire légal. Mais une foi le nez dehors avec l'alcool dans la malle ou sur l'un des sièges de la voiture c'est à vos risques et périls en cas de contrôle de la police ou la gendarmerie», nous déclare un consommateur visiblement ahuri de prendre autant de précaution pour acheminer une palette de bière de Guelma à Oued zenati, lieu de son domicile. Et de conclure: «j'ai eu des démêlés avec la police et la gendarmerie. Des amendes et même une condamnation à 6 mois de prison avec sursis après comparution devant la justice pour consommation d'alcool sur la voie publique». Pour la gendarmerie nationale c'est une guerre de longue haleine. L'alcool et la drogue sont à l'origine d'innombrables drames, nous dit-on. En effet, c'est dans cette optique que la dernière opération en date, de ce corps à Guelma, a permis le 29 juillet passé, la mise hors d'état de nuire d'une bande de 6 personnes activant dans le commerce illégal d'alcool à Dahoura, commune située à une cinquantaine de kilomètres à l'est du chef-lieu, où 200 bouteilles d'alcool y ont été saisies. Le lendemain c'est à Boukamouza (daïra de Bouchegouf), qu'un conducteur tente de forcer un barrage de la gendarmerie, avec à son bord 420 bouteilles d'alcool, après avoir éclaté un pneu arrière sur la herse. Une importante prise a été opérée également le mois de juin écoulé sur la RN 21, reliant Guelma et Annaba, avec 4310 bouteilles d'alcool saisies, d'une valeur de plus de 4,6 millions de DA, sans facture. Quoi qu'il en soit, beaucoup s'interrogent sur cette chasse aux sorcières qui au final, n'a ni stoppé le trafic d'alcool ni même sa consommation !