Les citoyens se plaignent de la montée de la violence urbaine avec son lot d'agressions et de vols de portables et de bijoux. Les malfaiteurs s'attaquent plus particulièrement aux femmes et aux jeunes filles, devenues des proies faciles. Ils se déplacent souvent par petits groupes, à pied ou à bord de mobylettes, et n'hésitent pas à frapper dans les places publiques, les artères de la ville et devant l'université Hassiba Ben Bouali, pour ne citer que ces lieux très fréquentés. La concentration de la population et la prolifération de commerces informels, notamment le long des artères de l'agglomération, ont sans doute favorisé les méfaits des bandes de voyous. Certains d'entre eux agissent parfois sous l'emprise de l'alcool et des stupéfiants dont la consommation ne cesse de prendre de l'ampleur, au su de tout le monde. Les victimes ont l'impression d'être livrées aux gangsters sans une volonté réelle de l'Etat d'éradiquer ce phénomène. Néanmoins, au niveau de la sûreté de wilaya, les responsables ne sont pas du même avis et affirment que tous les moyens ont été mobilisés pour mettre hors d'état de nuire les criminels de tous bords. Ils relèvent à cet effet la diminution des actes d'agressions par rapport à l'année dernière et les arrestations en série opérées, ces derniers temps, dans le milieu du banditisme. Et l'on signale que tous les crimes commis ont été élucidés et leurs auteurs appréhendés et écroués. Incivisme D'après une source policière, la persistance des agressions est encouragée surtout par les citoyens eux-mêmes qui refusent de coopérer avec les services de sécurité ou qui font preuve d'incivisme devant les actes criminels dont sont victimes leurs concitoyens. « Pire, ajoute-t-elle, certaines victimes ne daignent pas déposer plainte ou abandonnent carrément leurs poursuites pour des raisons inexpliquées. Les exemples dans ce cas sont légion et pas plus tard que la semaine dernière, une jeune fille, qui connaissait parfaitement le voleur de son portable, n'a pas cru nécessaire de divulguer son identité », souligne avec amertume un membre des services de sécurité. Peut-être ont-elles peur des menaces et des représailles de leurs bourreaux ? Dans tous les cas, affirme notre interlocuteur, les services de police et ceux de la gendarmerie sont là pour veiller à la sécurité des personnes et des biens. A charge pour les citoyens, dira-t-il, de contribuer à leurs côtés pour une lutte sans merci contre le crime organisé et les maux sociaux. Il est vrai que des passants ont été agressés et volés, en plein centre-ville, sans que personne n'ait osé bouger le petit doigt. Une femme a même été victime d'une tentative de vol de ses bijoux, à l'intérieur d'un bus urbain, en présence du chauffeur, de son compagnon et des usagers. Autant de faits qui renseignent effectivement sur la passivité des citoyens et l'absence de leur engagement dans la lutte contre ce fléau. Mais, on ne peut jeter la pierre aux seuls habitants car le phénomène a pris une ampleur telle, qu'il nécessite la participation de toutes les parties : pouvoirs publics, société civile, mosquées, familles et élus locaux.