Le groupe Babylone a fait sensation, mardi soir, lors de la première soirée de la 8e édition du Festival du raï d'Oujda (Firo) qui s'est ouvert le 8 août dernier dans la capitale de l'Oriental marocain. Il est presque minuit, les lumières s'éteignent, la fumée envahit la scène et les spotslights aveuglants masquent la montée sur scène des «Babyloniens», auteurs du méga tube Zina qui a réalisé une audience record en l'espace de quelques mois (plus de 27 millions de vues sur Youtube). L'esplanade Ziri Ibn Attia (ex-Pasteur), au centre-ville d'Oujda, avait déjà fait le plein au passage du chanteur marocain Farid Ghanem qui a repris plusieurs tubes du king Khaled. Mélangeant généreusement divers genres musicaux joignant des sonorités algériennes et occidentales, Babylone se met rapidement en osmose avec un public qui reprend en chœur plusieurs de leurs ballades pop à la touche chaâbie. «Ma fille de 4 ans connaît par cœur les paroles de la chanson Zina. C'est vraiment un immense plaisir d'avoir sur scène et en live cette jeune troupe talentueuse», nous confie le Dr Amara, président du Firo, au bout d'une demi-heure de spectacle. Dzaïr Style Babylone, porté par un public qui en redemandait, enchaîne plusieurs mélodies, interprétant notamment Ayam wesnine, Mnem, Hayem et Kahlet Laayone, avant de clôturer avec Zina sous les acclamations d'un public charmé par le Dzaïr style. Sacré meilleur groupe de l'année et meilleure chanson de l'année 2013 par l'algérien Music Awards, Babylone a été révélé au public algérien à l'occasion de l'émission «Serial taggeur» de la radio Alger chaîne III. Le groupe se fait connaître avec son première single Zina réalisé par «Aswatt Studio». Leader du groupe, Amine Mohamed Djemal, chanteur, auteur et compositeur, forme avec Rahim Elhadi et Ramzy Ayadi l'ossature de Babylone, groupe qui a vu le jour à Gouraya (Tipasa). Le groupe se renforça par la suite avec la venue de musiciens de talent comme Med Fouad Torqui (percussion), Chami Rafik (guitare acoustique) et Slowhand Redo (basse, contrebasse et harmonica). Plus tôt dans la journée du mardi, le chanteur du groupe, Amine Mohamed Djemal, est revenu, lors d'une conférence de presse animée à l'hotel Terminus, sur les débuts de Babylone. «Zina est une chanson inspirée d'une histoire réelle. Je ne peux en dire plus, car je tiens particulièrement à ce que cette histoire garde tout son mystère», explique Amine à un journaliste marocain qui tente vainement d'en percer le secret. Questionné sur la particularité du Dzaïr style, Amine indique que ce genre, né dans l'Algérois, puise ses références dans tous les genres musicaux algeriens : chaâbi, raî, kabyle… «Nous avons été influencés notamment par Idir, Guerrouabi, Souad Massi et bien d'autres», ajoute-t-il. «Notre style se veut un hymne à la paix et au bien-être, à l'image des jardins suspendus de Babel, doux et apaisants», souligne Amine. Selon le manager du groupe, Amine Aït Hadi, Babylone a signé récemment un contrat de 3 ans avec la plateforme musicale Universal. Le groupe se produira le 20 septembre prochain à l'Institut du monde arabe à Paris, point de départ de sa tournée mondiale. Prévu jusqu'à samedi, le festival (du 8 au 16 août) verra la participation de cheb Bilal, Faudel, Zahouania et Chico & Gypsies. Le programme comprend également Hamid Bouchnak, Kader Japonais, Douzi, Saâd Lamjarred et bien d'autres vedettes du monde musical. Initié par l'Association Oujda Arts (AOA), le Festival international du raï est placé cette année sous le thème : «Le raï, musique sans frontières».