Dix-huit familles victimes du séisme du 21 mai 2003 vivent encore dans l'enceinte du stade des Jasmins à El Madania dans la détresse. Leur situation a basculé depuis le séisme qui a ébranlé le centre du pays. L'immeuble, de construction coloniale qui abritait ces familles, composé d'un sous-sol, d'un rez-de-chaussée et d'un étage, a été sérieusement ébranlé. Les services du CTC Centre qui ont visité les lieux le 28 mai 2003 ont classé cette bâtisse dans la catégorie rouge 5. Justement, le commentaire consigné sur la fiche d'évaluation des dommages est en lui-même significatif. « Construction très vétuste menaçant ruine avec des fissures très importantes. Surélévation illicite. Bâtisse menaçant la maison n° 20. A évacuer en urgence », lit -on dans le rapport du CTC (dont nous détenons une copie). Rappelons au passage que les occupants de cette bâtisse, appartenant à un privé, ont obtenu une attestation de sinistré signée par le P/APC. Ces familles ont été installées sous des tentes au stade des Jasmins. Et depuis, c'est l'oubli. Les lettres et toutes les doléances adressées aux autorités compétentes n'ont pas abouti. « Au niveau de l'APC, on nous abreuve de promesses. Ailleurs, c'est le silence radio », nous diront ces citoyens au bord de la déprime. La justesse de la revendication de ces familles est reconnue au niveau de l'APC d'El Madania. « Il n'y a rien à redire à la légitimité de la revendication des citoyens de la rue Mustapha Serrir. Toutefois, comme chacun le sait, le dossier des sinistrés est directement géré par le wali délégué », nous dira Malek Boughabou, vice-président à l'APC, et de poursuivre : « En ce qui nous concerne, nous avons adressé des dossiers bien ficelés à ce sujet au wali délégué de Sidi M'hamed. En principe, leur relogement est pour bientôt. La date sera fixée par notre tutelle », conclut-il, sans toutefois omettre de nous signaler que l'occupution du stade des Jasmins par ces sinistrés pénalise durement la jeunesse de la commune et grève énormément le budget de leur association sportive, qui doit débourser des sommes colossales pour les entraînements de leurs équipes.