Il y a comme un «mystère» qui entoure les autres affaires de corruption liées au groupe Khalifa. Si le procès relatif à la caisse principale de Khalifa Bank a bien eu lieu, rien n'indique que les autres dossiers relatifs aux différentes filiales du groupe, bien que ficelés, seront traités par la justice. La gestion de l'ensemble des filiales du groupe Khalifa a été passée au peigne fin par les enquêteurs engagés par la justice. Les enquêtes sur la gestion de Khalifa Bank, Khalifa Swift, Khalifa Airways et d'autres filiales de l'ex-empire financier de Abdelmoumen Rafik Khalifa ont été menées et terminées depuis plusieurs années, a-t-on appris d'une source très au fait de ce dossier. Pourtant, seule l'affaire liée à Khalifa Bank a été jugée. Le procès s'était déroulé, pour rappel, en 2007 au tribunal criminel près la cour de Blida. Un procès au terme duquel l'ex-golden boy algérien, Abdelmoumen Rafik Khalifa, a été jugé et condamné par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité pour «association de malfaiteurs, vol qualifié, détournement de fonds et faux et usage de faux». Les affaires relatives aux autres filiales de cet ex-empire financier attendent ainsi d'être jugées. Les investigateurs de la Gendarmerie nationale et de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) avaient, à l'époque, mené des enquêtes sur les différentes filiales de cet empire financier dont les plus importants transferts de devises à partir de l'Algérie vers l'étranger par le biais d'agences de l'ex-compagnie aérienne de Abdelmoumen Rafik Khalifa. Mais ces enquêtes bouclées n'ont connu aucune suite. Des sources judiciaires s'interrogent pour savoir pourquoi les procès relatifs à ces affaires tardent à être programmés. Ce sont, en tout, environ 500 personnes, entre accusés et témoins, qui ont été auditionnées par la justice dans le cadre de ces affaires, ajoute notre source judiciaire, faisant état notamment de «quelques cadres du ministère des Transports qui ont été auditionnés par le tribunal de Chéraga en 2005 et 2006». Le juge d'instruction avait mentionné, concernant certaines personnes auditionnées dans le cadre de l'instruction judiciaire sur l'une des filiales de l'ex-groupe Khalifa, que ces personnes ont été auditionnées dans le cadre de l'instruction judiciaire ouverte sur la gestion d'une autre filiale appartenant à l'ex-empire financier de Abdelmoumen Rafik Khalifa. «C'est pour éviter qu'une même personne soit jugée dans plusieurs procès différents pour le même délit», explique cette source. Abdelmoumen Rafik Khalifa a fondé en avril 1998, El Khalifa Bank, avant qu'il ne développe ses activités, notamment à l'étranger, créant plusieurs autres filiales dont Khalifa Airways et Khalifa Construction. D'ailleurs, plusieurs engins de Khalifa Construction avaient été réquisitionnés pour les opérations de sauvetage et de déblaiement lors du séisme de 2003 qui a frappé la wilaya de Boumerdès. Autre filiale, une société de location de voitures, Khalifa Rent-a-car. L'empire financier de Abdelmoumene Rafik Khalifa employait près de 20 000 salariés. Le 27 novembre 2002, la Banque d'Algérie bloque les transferts vers l'étranger de Khalifa Bank. Et les ennuis commençaient pour Abdelmoumen Rafik Khalifa. Condamné par contumace, Abdelmoumen Khalifa aura un nouveau procès après son extradition, le 24 décembre de l'année 2013 par l'Angleterre. Une extradition obtenue par l'Algérie après plusieurs années de procédure judiciaire. Son procès pourrait avoir lieu dans les prochains mois à Blida.