L'entreprise Eriad de Sidi Bel Abbès est dans l'œil du cyclone. Les travailleurs de ses filiales, notamment ceux des Moulins de Tlemcen (la seule dissoute sur six que compte l'entreprise), qui sont sans salaires depuis cinq mois, crient à l'injustice. C'est en tout cas ce qui ressort, en substance, de la réunion des secrétaires généraux et des présidents du comité de participation des deux filiales (Oran et Tlemcen) en séance extraordinaire, le 4 juillet de l'année en cours. L'ordre du jour était la gestion controversée du groupe Eriad SBA. C'est un véritable chapelet de dénonciations. « Au moment où les filiales du groupe n'arrivent pas à s'acquitter des salaires, les cadres dirigeants et le personnel du siège, au nombre de 46 agents, inactifs, recrutent à tort d'occasionnels agents dont la plupart ont un lien de parenté avec ces responsables (…) Ils accumulent promotion sur promotion et des privilèges illégaux, tel que la Variable (prime) estimée à 160 000 DA pour chaque cadre. » Les griefs reprochés au groupe sont nombreux et sont consignés dans un procès verbal transmis à qui de droit. Mots sans incidences A Tlemcen, ils sont 47 travailleurs dans l'expectative. Dans une correspondance qui nous a été remise, ces derniers exigent « le règlement immédiat des arriérés de salaires, étant donné que la dissolution prononcée par les pouvoirs publics (CPE) en date du 17 janvier 2006, sans qu'il n'en prennent connaissance, causant un préjudice moral et financier pour l'ensemble des travailleurs. » Dans un deuxième point, ils demandent le paiement de l'indemnité brut de départ volontaire, avec la prise en charge des 15% de l'IRG par l'employeur, au vu de la « précarité de l'indemnité allouée à chaque travailleur et étant donné que la décision de dissolution entre dans le cadre de licenciement collectif. » Enfin, les signataires revendiquent le « désistement des locaux commerciaux pour le compte des travailleurs, exploités en jouissance par l'entreprise. » Ce ne sera que justice, puisque dans un document de la direction générale adressé au P-dg de la filiale des Moulins de Tlemcen, il est bien spécifié dans son objet intitulé « Accord paritaire des EPE à dissoudre et en application des dispositions contenues dans ladite correspondance, datée du 9 juillet 2006, la prise en charge es arriérés de salaires, des indemnités de départ, des charges patronales… » Force est de croire que ces recommandations ne sont que mots sans aucune incidence sur le devenir des travailleurs… Au jour d'aujourd'hui, ces pères de familles n'y voient que du feu…