Au cours de sa tournée dans la région de Mostaganem, le ministre de l'Agriculture a rendu visite à un exploitant de la commune de Sidi Lakhdar. Située dans la bande littorale de Seddaoua, cette ferme familiale dispose d'un élevage bovin laitier dont l'état sanitaire n'inspire aucune inquiétude et où la vaccination contre les maladies à déclaration obligatoire se fait de manière systématique. Au ministre qui lui disait sa satisfaction de voir un tel élevage, l'éleveur n'a pas hésité à soulever l'épineux problème du Herd-book, ce livre généalogique qui permet une traçabilité et un lignage de l'ensemble du cheptel national. Ce document officiel, qui gère le livre généalogique des reproducteurs et permet d'identifier les meilleurs taureaux, est à même de donner toutes les indications concernant l'ensemble des animaux circulant à travers le territoire national. Ceci commence par l'attribution d'un numéro d'identification que chaque animal porte à son oreille et qui permet de le situer à tout instant. Très averti des arcanes de l'élevage, ce fellah a intrigué nombre d'observateurs et de cadres accompagnant le ministre. Dont certains ont souligné que ce dossier était en maturation depuis près d'une décennie et que sa mise en place a toujours été retardée par les ex-ministres Saïd Barkat et Rachid Benaïssa. Lors d'une rencontre avec les membres de l'exécutif et les élus, le ministre a délivré un satisfecit à la wilaya de Mostaganem, plus particulièrement aux services agricoles qui ont déployé un dispositif d'isolement du foyer de fièvre aphteuse selon les normes requises, ce qui a permis jusqu'à présent de prévenir toute propagation du virus. Le directeur des services agricoles a rappelé que le cheptel bovin s'élève à 26 900 têtes et que dans le cadre de la campagne de vaccination, près de la moitié de ce cheptel a été vaccinée ou a reçu un rappel. Le ministre a rappelé que l'origine de cette maladie se situe dans la wilaya de Sétif dont il a dénoncé les responsables qui n'auraient pas pris à temps les mesures d'endiguement qui s'imposaient. Il n'a pas manqué de fustiger l'éleveur responsable de l'introduction depuis la Tunisie d'un troupeau de veaux malades, sous prétexte qu'il ne faisait que de l'engraissement. Se voulant rassurant, Abdelouahab Nouri a précisé que depuis décembre 2013 à ce jour, il a été vacciné pas moins de 1,6 million de bovins, rappelant au passage que cette maladie était présente dans plus de 80 pays, et à travers toute l'Afrique. Mettant à profit sa visite, il lancera l'opération d'indemnisations des éleveurs concernés par l'abattage de leur cheptel, soulignant que l'Etat était disposé à les accompagner afin qu'ils reprennent très vite leur activité. C'est le ministre qui remettra personnellement à Mohamed Belghalem l'arrêté portant indemnisation, signé par le directeur des services agricoles. On y apprend que cette indemnisation sera payée par la CRMA-Banque à l'éleveur à partir du compte spécial 139-302. D'après l'évaluation effectuée par l'inspection vétérinaire, cet éleveur, dont le cheptel composé de 8 vaches laitières et 6 veaux et vêles, percevra 80% de la valeur estimée. L'éleveur, dont l'étable se situe dans le douar Ouled Ziane, commune d'Ouled Boughalem, avait constitué son cheptel à partir d'un prêt ANSEJ qui lui aura permis d'acquérir 4 vaches pleines. On apprendra également qu'une laiterie, dont le siège se trouve dans la vallée de la Soummam, lui aurait ramené 4 autres vaches pleines depuis Oued El Alleug, dans la wilaya de Blida ; cette opération entrant dans le plan de développement de l'élevage bovin laitier initié par cet opérateur. Avec son malheureux voisin dont le troupeau a également été décimé, ce jeune éleveur ne perd pas l'espoir de reconstituer rapidement un cheptel sain, mais tout dépendra, dira-t-il, de la célérité avec laquelle la banque traitera son dossier.