C'est dans la wilaya de Mostaganem qu'a été lancée dimanche dernier la première opération d'indemnisation des éleveurs de bovins dont une partie du cheptel a été décimée par la fièvre aphteuse. Deux éleveurs d'Ouled Boughalem, dans la daïra de Achaacha, qui ont perdu chacun 7 vaches laitières et 6 veaux, ont en effet reçu des mains du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelouahab Nouri, qui était en visite de travail dans cette wilaya, leurs titres de paiement. «Ces dédommagement sont à même de réconforter ces éleveurs et leur permettre de reprendre leur activité», a indiqué le ministre dans un point de presse improvisé lors de son passage en ce lieu. Il a aussi tenu par la même occasion à féliciter tous les intervenants dans le secteur au niveau local pour la prise en charge de l'épizootie, qui a touché 22 wilayas du pays. Nouri a également insisté sur le respect des mesures édictées pour parvenir à freiner la contagion. Non sans recommander aux services vétérinaires locaux de «prendre des mesures préventives et respecter la campagne de vaccination pour éradiquer ce virus qui se propage rapidement et qui risque de terrasser le cheptel bovin». Le ministre a par ailleurs appelé, au passage, à maîtriser l'opération de vaccination pour la réouverture des marchés à bestiaux, rassurant que la viande écoulée sur le marché ne constitue aucunement un danger pour la santé du consommateur. Et d'ajouter : «Nous n'avons aucun manque en vétérinaires et pour preuve, nous avons mobilisés 10 000 vétérinaires publics et privés pour arriver à vacciner le plus grand nombre de bovins.» Sur ce dernier point il a rappelé que1 600 000 têtes de bovins ont été vaccinées depuis la fin de l'année 2013. Concernant la disponibilité du vaccin contre la fièvre aphteuse, le ministre a fait savoir que l'Algérie a créé, juste après l'apparition de ce fléau en Tunisie en avril dernier, une banque de stockage d'un million de doses pour vacciner le cheptel bovin, notamment dans les wilayas frontalières dont El oued, Souk Ahras, Tarf et Tébessa, «pour faire barrage à cette maladie», blâmant ceux qui ont importé des vaches à bas prix sans en informer les services compétents. Notons que Nouri s'est rendu auparavant dans une exploitation agricole privée, au douar Sedaoua relevant de la commune de Sidi Lakhdar, où il s'est enquis de l'évolution de la production des viandes rouge et blanche et autres spéculations, notamment la pomme de terre. On lui a expliqué que dans cette contrée le rendement moyen atteint à l'issue de la dernière campagne a été de 350 quintaux à l'hectare. Ce qui place la wilaya de Mostaganem à la troisième place à l'échelle nationale en matière de production de pomme de terre et de ce fait elle (la wilaya) peut jouer un rôle dans la régulation du marché, notamment en période de soudure. Notons qu'à la fin de sa visite, le ministre a souligné aux cadres locaux de son secteur que la wilaya de Mostaganem est un pôle agricole prometteur eu égard aux perspectives de croissance des cultures maraîchères, et va le devenir encore plus une fois réceptionné le périmètre agricole irrigué de 15 000 hectares, lequel est en cours d'études. Toujours à propos du nouveau périmètre agricole irrigué, Nouri a exhorté le wali de Mostaganem à faire appel au bureau d'études Bneder compte tenu des ressources hydriques et autres infrastructures hydro-agricoles disponibles, notamment les eaux du barrage Kramis. Ce potentiel hydrique pourrait servir en effet à l'extension du périmètre agricole irrigué de la wilaya jusqu'à près de 32 000 hectares. Z. A.