L'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) menace de blacklister ses fournisseurs français acheminant vers l'Algérie des cargaisons de blé d'origine mixte. L'OAIC réagit ainsi à l'idée de mélanger le blé français, déclaré de mauvaise qualité cette année, à des céréales importées par la France afin d'honorer certains de ses contrats conclus avec l'Algérie. L'importateur public OAIC avait envoyé le 24 août une lettre à ses fournisseurs français dans laquelle il s'interdit d'être le destinataire de toute cargaison de blé d'origine mixte. Il y a quelques jours, des médias français ont rapporté que, pour honorer des contrats déjà passés, qui pourraient inclure des exportations vers l'Algérie, la France a été forcée d'importer des blés meuniers pour les mélanger à une récolte française qui a souffert des intempéries de l'été. L'Algérie (plus gros acheteur de blé français) avait établi des critères pour s'assurer qu'elle reçoive un grain de qualité. Le pays a exigé que l'indice Hagberg soit supérieur à 240. Pour répondre aux critère de son premier client, la France s'est vue approvisionnée la semaine dernière par un blé importé, destiné à être mélangé au blé français afin de pouvoir honorer certains contrats. Cette pratique a été très décriée par l'OAIC qui a annoncé avoir déjà pris les mesures nécessaires pour dissuader toute intention de fraude sur la qualité et l'origine du blé, lit-on sur l'agence Reuters qui détient une copie de la lettre de l'OAIC. Dans cette missive en question, l'OAIC est déterminé à faire respecter les conditions d'achat fixées par son appel d'offres. L'OAIC rappelle que ses appels d'offres établissent des règles interdisant tout approvisionnement en blé d'origine mixte. L'importateur public de céréales revendique le droit de bloquer les expéditions de blé d'origine mixte et de blacklister ses fournisseurs s'adonnant à une telle pratique. Le premier client des céréaliers français met ainsi en garde contre toute «intention de fraude», faisant planer de sérieux doutes quant aux capacités de ses fournisseurs à honorer les contrats. Depuis quelques années déjà, l'Algérie s'imposait inlassablement sur la haute marche du podium des plus grands importateurs du blé français, elle importait annuellement, en moyenne, cinq millions de tonnes de céréales depuis la France. Les importations du pays ont atteint un niveau record jamais égalé de 7,4 millions de tonnes en 2011 et de 6,9 millions en 2012. Durant la campagne de commercialisation 2013-2014, la France a expédié à destination de l'Algérie l'équivalent de 5,7 millions de tonnes de blé. La campagne actuelle risque d'être la moins rentable de tous les temps pour les céréaliers français, lourdement affectés par les mauvaises conditions climatiques qui sévissent en Hexagone.