Depuis l'apparition des premiers foyers de cette maladie fin juillet dernier, 181 bêtes ont été abattues dans la wilaya. A quelque chose malheur est bon, semble nous dire le directeur des services agricoles de la wilaya de Constantine, Yacine Ghediri, à propos de la fièvre aphteuse qui a touché les bovins de la wilaya. Le même responsable, qui nous a reçu au siège de la Maison de l'agriculture, a affirmé que les visites effectuées par ses services aux étables des éleveurs de bovins de la wilaya, a permis de faire le constat d'une situation hygiénique souffrant de nombreuses insuffisances, voire d'irresponsabilité ce qui a davantage compliqué une situation très préoccupante. Toutefois, notre interlocuteur a tenu à rassurer l'opinion publique en disant qu'il y a une réelle accalmie un mois après l'apparition des premiers foyers de cette épizootie dans la wilaya. «Les foyers sont circonscrits, il n'y en pas de nouveaux et avec la cadence des vaccinations de manière péri-focale, c'est-à-dire, selon le contexte épidémiologique, nous pouvons dire que la crise va en s'estampant. Concernant les éleveurs et l'environnement dans lequel, ils élèvent leurs animaux, beaucoup de choses restent à faire, des démarches sanitaires se doivent d'être scrupuleusement respectées», a-t-il déclaré. Par ailleurs, le DSA nous a révélé l'abattage de pas moins de 181 têtes et que ses services viennent de réceptionner 3000 doses de vaccins qu'ils vont dispatcher à travers les communes les plus touchées de la wilaya. Il est à noter que 9895 cas ont été traités depuis l'apparition de cette maladie, sur un total de 51000 têtes recensées à travers le territoire de la wilaya. Pas d'alerte sur les ovins Concernant les indemnisations accordées aux éleveurs, le directeur des services agricoles nous déclare : «Il faut savoir que les indemnisations se feront au cas par cas par les services du ministère de tutelle avec l'ensemble de ses partenaires, à savoir la chambre d'agriculture, l'UNPA et les associations ; le but, étant surtout de s'accorder sur la valeur marchande de l'animal à indemniser. Sur ce point, il y a lieu de savoir que le montant des indemnités s'élève à 80% et ne concernera que les bêtes abattues, détruites ou encore morte à cause de la fièvre aphteuse. 50% concerneront les bêtes abattues mais dont la viande est reconnue propre à la consommation, quant aux veaux, le montant est de 20%». Sur un autre registre et concernant les ovins ou petits ruminants, le directeur des services agricoles dément l'existence d'une quelconque alerte concernant la brucellose ou la fièvre maltaise, mais nous informe que sitôt, la pandémie des bovins sera éradiquée, une campagne de vaccination pour les petits ruminants sera entamée. Evoquant la gestion des abattoirs, un sujet en relation directe avec cette crise, le DSA nous précise : «Il faut savoir que les abattoirs concernent en premier chef les collectivités locales, la commune en l'occurrence, laquelle donne par voie d'adjudication la gestion de ces derniers aux privés qui ne se soucient que de l'aspect rentabilité, donc, point d'investissement ; pour nous ou plus précisément nos services vétérinaires, nous éprouvons énormément de difficultés à mener notre mission, notamment par le manque de produits désinfectants, leurs ustensiles spécifiques à l'instar du transport qui leur fait vraiment défaut». Toutefois, il est à noter qu'à moins de 40 jours de l'Aid El Adha, les éleveurs et les maquignons attendent toujours des mesures pour la réouverture des marchés de bétail, sachant que la propagation de la fièvre aphteuse dans plusieurs wilayas a porté un sérieux coup à leur activité.