L'Institut national démocratique pour les affaires internationales, plus connu sous le sigle de NDI, « s'implique » dans la préparation des élections de 2007. Cette ONG internationale, activant en Algérie depuis presque dix ans, regroupe depuis hier à Alger une soixantaine de femmes militantes, cadres et élues de différents partis politiques pour les aider à perfectionner leurs techniques de communication afin qu'elles puissent mobiliser davantage les foules et émerger comme leaders d'opinion. Ces probables futures candidates aux prochaines élections ont été réunies dans le cadre d'une université d'été qui s'étalera jusqu'au 21 juillet. Placée sous le thème « Lancer votre campagne pour les élections de 2007 », cette université d'été, organisée en collaboration avec le Centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme (CIDDEF) et avec le concours des ambassades des Etats-Unis d'Amérique et du Canada, se veut une opportunité qui permettra d'identifier les leaders émergents aptes à se présenter à des élections futures. Julie Page Denham, directrice du NDI-Algérie, indique que cette initiative vise à soutenir et à renforcer l'émergence de la femme algérienne sur la scène politique. De son côté, Nadia Aït Zaï, directrice du CIDDEF, souligne le déséquilibre existant entre les deux sexes dans la représentativité au sein des institutions de l'Etat. Pour étayer ses propos, elle cite l'exemple du Sénat où 3% uniquement sur les 144 membres sont des femmes. Mme Aït Zaï estime ainsi que le seul moyen permettant de rééquilibrer la balance est de recourir à une mesure spéciale temporaire, à savoir un système de quotas où 30% de la représentativité reviendront de fait aux femmes. Robert W. Peck, ambassadeur du Canada en Algérie a, pour sa part, relevé les changements qui « s'opèrent » en Algérie et qui sont, d'après lui, le résultat des efforts consentis par les partis, les syndicats et le mouvement associatif. Saïd Sadi, président du RCD, a applaudi cette initiative qui, selon lui, donnera certainement ses fruits à long terme. « Nous revendiquons et assumons cette collaboration externe pour émerger des leaders politiques et d'opinion », a-t-il souligné, tout en notant que l'Algérie n'est pas encore arrivée à « la régularité des élections » qui permettrait « la stabilité et la légitimité du pouvoir ». Djoudi Mameri du FFS a insisté sur le fait que les femmes, sur le plan politique, sont sous-représentées. « Lorsqu'on leur donne des sièges, c'est pour assumer les tâches ingrates ou pour qu'elles servent de décoration », a-t-il lâché. M. Naït Messaoudène du MSP trouve que « la démocratie n'est pas seulement l'urne, mais ce sont aussi les libertés et le pluralisme ». Abdelkader Bounekraf du FLN a, quant à lui, appelé les femmes à investir en force « les partis, les syndicats et les associations ». Par ailleurs, la représentante du RND a relevé l'urgence de « bâtir une société équilibrée ».