Les deux ailes de Barakat préparent, chacune de son côté, leur rentrée politique. Car les «consultations» avec l'opposition menées par des membres de Barakat ont scindé le mouvement de contestation en deux courants. Une partie des militants du groupe, née en pleine effervescence politique autour de la présidentielle d'avril 2014, reproche à ses camarades d'avoir «trahi» en rencontrant des leaders politiques islamistes notamment, sans consultation interne. L'autre partie conteste, comme l'explique Sidali Kouidri Filali, une des figures du mouvement : «Nous avons rencontré l'opposition, car nous étions presque d'accord sur l'idée de la transition, mais nous avons vite déchanté, car nous sommes contre certaines idées portées par la coordination, née ensuite, notamment sur le statut des ex-FIS et l'amnistie.» L'une des ailes, explique-t-il, est en train de préparer sa charte politique qui sera soumise au vote des militants avant la mi-septembre, une charte qui dessinera la ligne du mouvement (séparation de la religion et du politique, changement du système, etc.), première étape avant la réunion d'un conseil national et la structuration du mouvement. «Nous travaillerons ensuite sur le recrutement et établirons aussi un agenda d'actions.» L'autre aile doit organiser une assemblée générale en septembre, avec ateliers de formation et, là aussi, adoption d'un texte politique et d'un organigramme, selon un des leaders de cette aile, le journaliste et militant Idir Tazerout. Un conseil national viendra, au début de 2015, conclure cet agenda. «Nous avons tenu plusieurs réunions à Alger et dans différentes wilayas», ajoute Tazerout qui précise que les actions de rue seront aussi débattues au sein de l'organisation avec comme objectif, «la destitution, selon l'article 88 de la Constitution, du président Bouteflika et le départ de ce système».