La région, très connue pour ses belles plages, n'a pas vu à ce jour l'installation de lieux d'accueil, pas même des campings ou des bungalows. Evoquer le tourisme estival à Khiri Oued Adjoul, c'est fouiner davantage dans les dossiers consacrés au développement touristique, qui s'entassent dans les bureaux de cette commune. Et pour cause, depuis de longues années, l'émergence de tels projets se fait attendre. Plus connue sous le nom de Beni Belaid, le littoral de cette commune, située à une quarantaine de kilomètres à l'est de Jijel, s'étend sur deux plages. L'une à l'est, l'autre à l'ouest. Dans cette localité de quelques 5000 habitants, il y a que la mer qui rappelle que cette commune, d'une superficie de 53,4 km2, a une vocation touristique estivale. Pour le reste, plus rien. Aucun hôtel digne de ce nom, ni campings ou bungalows pouvant être des lieux de villégiature pour les mordus de la mer, n'y ont été implantés. En été, c'est pourtant le grand rush sur les plages de ce village. Les natifs de la région, qui ont quitté l'endroit pour fuir les affres du terrorisme, sont les plus présents à Beni Belaïd, en été. Après s'être installés ailleurs, ils reviennent pour retrouver la mer qu'ils ont côtoyée à l'époque où ils vivaient paisiblement. La plus part d'entre eux reviennent de Constantine, d'Alger ou d'ailleurs. Le comble est qu'à Beni Belaid, ils ne retrouvent que ce qu'ils ont laissé, il y a belle lurette. Aucun projet touristique, ni infrastructure n'ont vu le jour depuis cette époque. Le village est intact. La nature est plus que jamais vierge à Beni Belaïd. Les estivants sont là pour juste le plaisir de se rafraîchir en bord de mer. «Je me baigne, c'est ma passion, pour le reste, peu importe ce qu'il y a ou ce qu'il n'y a pas, on s'est habitué à se débrouiller quand on vient à cette plage», déclare un jeune habitué des lieux. Sensée donner à la région une vocation touristique balnéaire plus en rapport avec sa nature côtière, la fameuse zone d'extension touristique (ZET) de Beni Belaid est toujours un projet sur maquette. Loin d'être concrétisée, elle n'est que l'ombre d'un projet en gestation. Dans les tiroirs de l'APC, on garde soigneusement le projet tel un trésor jamais découvert. Ce dernier a même été un obstacle pour les programmes de l'habitat rural. Les permis de construire ne sont plus délivrés pour éviter tout empiétement dans le périmètre de cette ZET. La route devant relier, à l'est, sur une dizaine de kilomètres, le littoral de ce village à la célèbre cote de Oued Z'hor, est l'autre projet-phare dans cette commune. Sa réalisation demeure le vœu pieux de toute une région qui aspire à s'ouvrir sur une nouvelle corniche. Le lancement du projet, entamé par des études pour déterminer l'itinéraire du parcours, n'a pas dépassé le stade des premières esquisses pour des raisons inconnues. Au même titre que la ZET, le projet attend qu'on le concrétise. Un jour peut être. Au chef-lieu de la municipalité, Beni Belaid est un village indigent. Quelques maisons auto-construites, de la brousse, une végétation forestière et puis plus rien. La mer est juste à coté.