Le Comité du patrimoine mondial (CPM), responsable de la mise en œuvre de la Convention de l'Unesco de 1972 sur la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, avait tenu sa 30e session du 8 au 16 juillet 2006 à Vilnius (Lituanie), sous la présidence de l'ambassadrice et déléguée permanente de la Lituanie auprès de l'Unesco, Ina Marciulion. A ce jour, la convention concerne la protection du patrimoine mondial culturel et naturel de 812 sites répartis dans 137 Etats parties. Il existe 628 sites culturels, 160 sites naturels et 24 sites mixtes. Lors de cette 30e session, 37 nouveaux sites avaient été proposés à l'inscription sur la liste du patrimoine culturel mondial. Durant cette rencontre, le CPM avait examiné la situation des 34 sites inscrits actuellement sur la liste du patrimoine en danger. Il s'agit des sites qui sont confrontés à de graves menaces de pollution, de pillage, des guerres, du tourisme mal géré et du braconnage. Il est précisé dans le communiqué de presse de l'Unesco n°78, du 13 juillet 2006, que le CPM a décidé de retirer uniquement un seul site sur la liste du patrimoine en péril. Il s'agit du site archéologique de Tipaza (Algérie) qui est inscrit depuis le mois d'octobre 2002. Cette décision de CPM intervient à la suite de la mission d'inspection effectuée en mars dernier, par trois experts de l'Unesco sur le site de Tipaza, en l'occurrence Jean-Pierre Brown, Chaouche Azzedine et Baghli Sid-Ahmed. Les eaux usées, les eaux pluviales, les incendies, la prolifération des habitations illicites à l'intérieur des sites, les constructions de routes et les équipements publics, la pollution, telles étaient les réserves relevées par les experts, des points noirs qui menaçaient de faire disparaître le site de Tipaza. Le classement d'un site sur la liste des sites en péril n'est pas une sanction. « Quand je suis venu à Tipaza en 2002, pour une expertise, je me souviens qu'il y avait une femme à la tête de cette wilaya du fait que son engagement d'honneur n'avait pas été respecté, le CPM avait décidé de maintenir Tipaza sur la liste des sites en péril », nous confiait l'expert de l'Unesco, ancien directeur de l'archéologie de Tunisie, à l'issue de sa visite à Tipaza en mars dernier. « L'approche et la volonté politique d'aujourd'hui sont différentes de celles du passé ; elles sont palpables », ajoutait J-P. Brown, l'autre expert de l'Unesco. Compte tenu de l'engagement pris par les autorités algériennes, en particulier l'autorité de la wilaya de Tipaza en cette année, de résoudre les principaux problèmes qui menacent cet ensemble de vestiges phéniciens, romains, paléochrétiens et byzantins, avoisinant des monuments autochtones, le CPM vient de prononcer un verdict favorable à l'Algérie. Le plan de développement urbain de la ville de Tipaza tient compte de l'ensemble de ces aspects inhérents à la protection de l'ensemble du site de cette région, conformément au PPSMV de Tipaza, pour le mettre en valeur et réhabiliter le site pour les générations futures.