Le neurochirurgien franco-algérien, Alim-Louis Benabid, vient de décrocher une haute distinction aux Etats-Unis où il est distingué par la prestigieuse fondation Lasker, dont les prix sont considérés comme les «Nobel américains». Le lauréat n'étant autre que le fils de l'ancien chef des services de santé de la wilaya III historique, le docteur Ahmed Benabid, qui doit être fier de son digne héritier. Le professeur Benabid, qui a beaucoup travaillé sur les tumeurs cérébrales et les mouvements anormaux pour lesquels il a développé une chirurgie, a été récompensé par la fondation précitée pour ses travaux novateurs sur la maladie de Parkinson. L'originaire de Bordj Zemourra (Bordj Bou Arréridj) où reposent ses parents, partage ce prix sanctionnant une recherche médicale soutenue avec le neurologue américain Mahlon DeLong, pour leur mise au point de la technique dite «stimulation cérébrale profonde» (SCP). L'intervention chirurgicale permet de réduire les troubles moteur d'un malade atteint de Parkinson en implantant des électrodes pour stimuler un noyau profond du cortex cérébral. Les travaux du professeur Benabid, qui viennent de révolutionner le traitement des maladies neurologiques handicapantes, commencent à donner des résultats probants. Pour preuve : «Les travaux des professeurs DeLong et Benabid ont permis d'améliorer la vie de plus de 100 000 patients à travers le monde ayant subi cette intervention chirurgicale», souligne la fondation Lasker sur son site internet. Ancien chef du service de neurochirurgie de l'hôpital universitaire de Grenoble, le récipiendaire du prix Albert Lasker est, faut-il le rappeler, détenteur de 21 autres distinctions de différentes institutions scientifiques internationales, dont le prix de «L'œuvre scientifique de la fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche» obtenu en 1999 en Algérie. Le professeur émérite, qui se rendra le 19 septembre courant à New York pour la remise des prix, attend depuis 2009 un appel, un signe de son pays d'origine. «La distinction décrochée par Alim honore les compétences algériennes d'ici et d'ailleurs. Elle démontre que nos cerveaux peuvent évoluer dans la cour des grands. Invité en 2009 par les moudjahidine de la wilaya de Bordj Bou Arréridj qui ont tenu à rendre hommage à son père, lequel a été en outre directeur des services de la santé du GPRA (gouvernement provisoire de la République algérienne) à Tunis, Alim avait réitéré sa disponibilité à mettre gracieusement ses compétences au service des médecins et des étudiants algériens. Malheureusement, son appel est resté sans suite», dira son oncle Djameldine Benabid…