Chers lecteurs, vos idées sont les bienvenues dans notre espace. Toutefois, elles n'engagent que leur auteur. Le débat est lancé. Peut-être que d'autres vous amèneront la contradiction. De la confrontation d'idées et des échanges d'expériences ? Vous en demandez. A vos plumes ! Mme B. R. (Alger) J'ai trouvé le sujet sur le système d'examen et de notation fort intéressant. C'est l'une des pierres angulaires du système éducatif. Nous pouvons le considérer en tant que couronnement du travail et de l'enseignant et de l'élève. Le système d'évaluation détermine l'échec ou la réussite de ce dernier, mais aussi son avenir une fois adulte. C'est dire, s'il faut prendre cet aspect primordial au sérieux ! Il s'agit là d'une évidence mais on n'en est pas toujours conscient. Je ne comprends pas pourquoi nos responsables tiennent tant aux méthodes d'évaluation complètement archaïques et tant décriées. C'est connu que notre système est basé beaucoup plus sur la sanction que sur l'encouragement, l'émulation et la récompense. Ces termes sont inconnus de nos décideurs. Alors que l'évaluation moderne est adoptée par la plupart des pays même les moins avancés. Quand bien même l'ancien système d'évaluation du début du siècle passé aurait eu quelques avantages, ce n'est pas une raison pour s'y accrocher. Les formidables avancées de la pédagogie, de la psychologie et des technologies récentes qui ont bouleversé beaucoup de domaines le rendent caduque. Il n'y a qu'à voir ce qu'est devenu la place des examens et de l'évaluation chez nous : un vaste trafic où la corruption est reine. Personne ne prend plus au sérieux ces résultats censés refléter l'assiduité et le travail de l'élève. Ne serait-ce que pour cette seule raison, la sonnette d'alarme aurait dû être tirée depuis longtemps. L'urgence commande de s'y atteler et de l'inscrire au menu des réformes sans tarder. Quant à appliquer le modèle éducatif finlandais, il faudrait d'abord travailler à atteindre leur niveau de vie. Ce serait déjà trop beau que nos gouvernants daignent enfin s'en inspirer. PS : c'était l'édition d'El Watan du samedi 8 juillet 2006. Une fidèle lectrice Je saisis l'occasion que me donne votre article sur « Andrè Mandouze le pédagogue militant » pour dire ma profonde indignation de voir des figures de cette trempe devenir les oubliés de notre histoire. Des Européens de souche qui ont aidé – au péril de leur vie souvent – les Algériens dans leur juste combat pour le recouvrement de leur indépendance. Nulle trace de ces personnalités françaises ou étrangères dans nos manuels scolaires. Elles ne sont même pas citées dans les discours d'occasions de nos politiciens. Notre jeunesse ignore totalement la nature de leurs participations et de leurs contributions avant et pendant la guerre de libération. Ce n'est que récemment – sur le tard et timidement – qu'on consent à rendre hommage à ces hommes et à ces femmes. Certes, il n'est jamais trop tard pour bien faire. La politique ayant ses raisons que la raison ignore : cette omission fait partie de la falsification, mystification et mythification de l'histoire enseignée à nos enfants. Ce n'est pas la seule : par démagogie, par calcul, par intérêt, par bêtise... que des pans entiers de notre identité et de notre culture sont gommés. Maouche Abdellah Azul, Je remercie El Watan pour ses articles au sujet des problèmes que vit l'éducation en Algérie. Les chiffres, n'importe qui peut les manipuler. Par exemple, on pourra faire réussir tous les élèves en sixième, au BEF et au bac. Pour cela, la tutelle procédera par des épreuves qui nécessitent le parcœurisme dans les réponses. C'est d'ailleurs le cas dans les questions de sciences naturelles, sciences humaines et islamiques. En outre, les correcteurs sont invités à ne pas être rigides dans la correction. Une formation continue des enseignants est engagée depuis une année. A mon humble avis, elle relève de l'aberration et de la mascarade au vu de la manière avec laquelle se sont déroulées les évaluations semestrielles. Les notes attribuées aux enseignants candidats sont des notes complaisantes. Leur aspect formel ne s'explique-t-il pas par le fait que la fonction publique impose aux fonctionnaires de l'éducation un nouveau statut ? C'est une simple formalité politique. Elle l'emporte sur le pédagogique et la gestion rationnelle. L'enseignant n'est pas dupe. Il sait et sent qu'il n' y a pas de sérieux de la part de la tutelle. Et son enthousiasme se désintègre au fil du temps, laissant place à la démotivation et au rejet. Je pense que notre pays est malade de son système politique lequel a répandu la médiocrité dans tous les secteurs. C'est la cause principale du sous-développement de notre société.