La maison d'arrêt de Sidi Bel Abbès a connu mardi en début d'après-midi un début de mutinerie qui a placé les services de sécurité en alerte maximale. Cet établissement carcéral, plus que centenaire, jouxtant la cour de justice, est situé en plein centre-ville et est conçu pour moins de 300 pensionnaires. Mais selon des informations glanées sur les lieux, ils seraient plus de 400 détenus de droit commun ou en attente de jugement à s'entasser à l'intérieur. Tout a commencé, selon certaines personnes avec qui nous avons pu nous entretenir, par l'entrée en vigueur d'un nouveau régime disciplinaire plus restrictif conçu par la direction de la maison d'arrêt. C'est du moins ce qu'aurait déclaré, hier, le directeur de cet établissement à certains avocats venus s'enquérir de la situation de leur mandant. Selon une autre source qui a requis l'anonymat, une trentaine de détenus de droit commun, en instance de jugement depuis plusieurs mois, ont entamé mardi un mouvement de protestation pour dénoncer les retards accusés par la justice dans le traitement de leurs affaires. En guise de solidarité, d'autres détenus ont refusé de quitter leurs cellules pour regagner le tribunal afin d'assister à leurs procès, programmés le jour même. Toutes nos tentatives de joindre le procureur général adjoint, chargé de l'intérim en attendant l'installation du nouveau procureur général, M. Zouggar, ont été vaines.