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Rebaïne refuse de «choisir entre la transition des militaires et celle des anciens Premiers ministres» Il n'adhère pas à la démarche actuelle de l'opposition
Malgré un constat amer, Ali Fawzi Rebaïne ne veut pas rejoindre les différents pôles de l'opposition. «Je ne veux pas choisir entre la transition de l'armée et celle des anciens Premiers ministres. La seule transition possible est avec le peuple», a indiqué le président de Ahd 54 lors d'une conférence de presse animée hier au siège de son parti, à Alger. Le conférencier a dénoncé ainsi l'implication des anciens Premiers ministres, à savoir Mouloud Hamrouche, Ali Benflis, Mokdad Sifi et Sid Ahmed Ghozali, cités nommément, dans les initiatives de l'opposition. «Avant la présidentielle, j'ai eu des contacts avec des partis de l'opposition (…) en vue de constituer un front contre le pouvoir. Mais jamais je n'ai imaginé que je ferai, un jour, la transition avec d'anciens Premiers ministres qui ont fait eux-mêmes partie du pouvoir», a-t-il attaqué. Pis, l'ancien candidat malheureux à l'élection présidentielle avance que «cela n'est pas crédible», avant d'asséner : «On ne peut pas se réunir le matin avec l'opposition et souper le soir avec le pouvoir.» Que doit-il faire ? «Je reste, pour ma part, militant», a-t-il dit. Avant de répondre aux questions des quelques journalistes présents, M. Rebaïne est longuement revenu sur le bilan du président de la République : «Cela fait cinq mois que les élections ont eu lieu. Qu'est-ce qui a changé ? Rien !» Et de rappeler que, comme avant avril, «nous avons un Président malade, qui ne bouge pas et ne parle pas». «Les médecins ont une grande part de responsabilité dans cette situation. Ils ont une lourde responsabilité devant l'histoire» en délivrant un certificat de bonne santé à Abdelaziz Bouteflika. «Les juges du Conseil constitutionnel ont également une part de responsabilité», a-t-il ajouté. Après une absence de plusieurs mois, Ali Fawzi Rebaïne donne l'impression de vouloir s'exprimer sur tout. Y compris sur la manipulation des images de Bouteflika par la télévision publique. «Le pouvoir n'a aucune vision économique», déclare ainsi l'opposant, qui poursuit : «Le pouvoir applique la politique de l'épicerie et la loi de finances 2015 n'est qu'un moyen de distribuer la rente» des hydrocarbures. M. Rebaïne interpelle le peuple : «Rien ne peut se faire sans le peuple» et promet de rester dans l'opposition en «simple militant». Le président de Ahd 54 s'en prend même à l'armée, accusant l'institution de pratiquer des promotions de complaisance : «Ces généraux n'ont quand même pas gagné leurs galons dans une guerre !»