Saisissant l'inauguration officielle du nouveau bureau de son parti à Oran, le président de Ahd 54, Ali Fawzi Rebaïne, a réagi aux décisions ayant sanctionné le dernier conseil des ministres et a fait part de la plateforme des propositions envisagées par son partie, et ce, afin d'éviter au pays, selon lui, «l'explosion populaire». A ce titre, M. Rebaïne estime que les dirigeants, actuellement au pouvoir, «doivent choisir entre une transition pacifique ou une explosion populaire». Il estime qu'«à l'instar de tous les pays fermes, les dirigeants algériens ont la certitude qu'ils détiennent le monopole de la vérité et du nationalisme». Il déplore à ce sujet «l'obstination du pouvoir à agir et à réagir, tout le temps et à chaque situation, avec le même esprit et la même attitude du parti unique». Pour l'ancien candidat aux présidentielles, le pouvoir en Algérie a une chance historique pour réaliser une transition pacifique. «Autrement, estime-t-il, il risque de subir la même tempête qui sévit dans les pays voisins.» Pour arriver à cette transition pacifique, Ahd 54 présente une feuille de route qui comprend l'organisation d'élections présidentielles anticipées, l'instauration d'un gouvernement de transition, une révision de la constitution de manière à instituer l'alternance au pouvoir et l'amendement du code électoral 2007 qui, selon lui, «divise la classe politique en deux collèges». Evoquant les dernières décisions prises par le conseil des ministres, M. Rebaïne, estime que ce conseil n'a apporté aucun changement et aucune nouveauté. «Pas d'ouverture politique, pas d'agréments de nouveaux partis, pas d'ouverture des médias publics lourds sur l'opposition. Bref, pour moi il n'y a aucun changement», dira Rebaïne qui estime que le pouvoir algérien a opté pour une opposition sélective. Questionné sur les raisons de sa non adhésion à la coordination nationale pour le changement et la démocratie, CNCD, il dira: «Notre parti qui a 25 ans d'opposition ne peut se définir dans une opposition, regroupant des noms comme Benbitour, Hamrouche, Ghozali ou encore, Mehri. Pour nous, tous ces gens-là ont fait partie du système et ils l'ont cautionné.» Réagissant aux événements qui secouent actuellement la Libye, Rebaïne s'est interrogé à propos de l'absence d'une position officielle de notre pays à l'égard des crimes perpétrés contre le peuple libyen.