La commision de discipline de la FIFA a rendu son verdict sur l'affaire Zidane-Materazzi. Trois matches de suspension ferme, des travaux d'intérêt et 4800 euros d'amende pour le premier. Deux matches de suspension ferme et 3200 euros d'amende pour le second. La commission de discipline de la FIFA a précise que « les deux joueurs ont unanimement admis que les propos de Materazzi constituaient une atteinte à l'honneur mais qu'ils n'étaient pas de nature raciste ». Ainsi, ce triste épisode qui a relégué au second plan la victoire finale de l'Italie en Coupe du monde vient de fermer sa parenthèse, mais qui laisse un goût amer aux nombreux observateurs qui attendaient une réaction beaucoup plus ferme de la part de l'instance internationale concernant la provocation sur un stade de football. Si l'acte de Zidane est condamnable et l'auteur s'en excuse sans détour, il n'en demeure pas moins que les insultes de l'Italien auraient dû connaître une tout autre sanction. La Fédération internationale de football aurait dû se pencher plus longuement sur un cas qui revient à travers les stades depuis fort longtemps. Faut-il ou non sanctionner la provocation ? L'interrogation est importante dans la mesure où plusieurs actes de vandalisme et d'hooliganisme trouvent leur source à partir d'un acte ou d'une parole qui peut être une véritable étincelle. Plusieurs déclarations ou attitudes de joueurs, d'entraîneurs et de dirigeants ont été à la base d'actes antisportifs aux conséquences néfastes. Ainsi, ce que tout un chacun attendait de la structure n'était pas en fait le nombre de matches de suspension dont écoperait Materazzi ou Zidane, encore plus que ce dernier est déjà en retraite, mais beaucoup plus une prise de conscience sur ce phénomène qui gangrène le monde sportif. Les sanctions prises par la commission de discipline de la FIFA sont en fin de compte bien dérisoires, mais il ne fallait pas attendre plus, car Zidane est déjà en retraite, donc toute sanction ne pouvait être que symbolique, alors que pour Materazzi la commission ne pouvait aller plus loin, car elle ne pouvait se prononcer sur des insultes dont la nature exacte ne restera connue que des deux hommes concernés. D'où cet ajout : « Sachant que Zidane met un terme à sa carrière, la commission a pris note qu'il s'engageait, au-delà des sanctions prononcées à son encontre, à se rendre disponible pendant trois jours auprès de la FIFA pour des activités humanitaires menées par l'instance dirigeante du football mondial en faveur des enfants et des adolescents. » Connaissant l'engagement de Zidane pour ce type d'œuvres, il est difficile d'y voir une sanction pour lui. Ainsi, si les dirigeants français ont salué cette décision, soulignant que « Materazzi a été puni et lourdement sanctionné », la ministre italienne des Sports a, quant à elle, dénoncé hier l'attitude « discriminatoire » envers l'Italie de la décision de la Fifa. La presse italienne a jugé « scandaleuses » les décisions de la FIFA et parle même de « privilèges » pour Zidane. Donc, la fédération n'a rien réglé concernant le litige provocateur-provoqué, alors que le dossier mérite d'être mieux approfondi afin d'éviter ce genre de comportements antisportifs. Il est clair que c'est un grand débat qui va être lancé dans les prochains jours étant donné que la FIFA en a lancé les prémices en convoquant sa commission de discipline pour une affaire qu'elle n'avait jamais eu à traiter auparavant.