Une opération policière sans précédent, visant l'ensemble du crime organisé, a permis d'arrêter plus de 1000 suspects et de sauver des dizaines d'enfants objets de trafic d'êtres humains, a annoncé hier l'Office européen de police Europol. «Il s'agit de la plus importante attaque coordonnée jamais organisée en Europe contre le crime organisé», a déclaré le directeur d'Europol, Rob Wainwright, à La Haye, où siège Europol. Plus de 20 000 représentants des forces de l'ordre ont participé à l'opération, planifiée pendant plusieurs mois et baptisée «Opération Archimède», menant plus de 300 actions individuelles dans des aéroports, aux frontières ou dans des ports. Les 28 pays de l'Union européenne ainsi que la Norvège, les Etats-Unis, l'Australie, la Suisse, la Serbie et la Colombie ont participé à cette action, coordonnée par Europol, qui a mis à disposition des moyens logistiques. Les forces de police ont visé neuf secteurs du crime organisé, dont le trafic d'êtres humains, le trafic d'héroïne et cocaïne ainsi que l'organisation de l'immigration illégale ou la contrefaçon. A l'heure où le crime organisé devient complexe et de plus en plus transfrontalier, la cybercriminalité a aussi été visée. Internet, utilisé par les criminels pour «faciliter» leurs activités, a été surveillé de près, notamment les mouvements illicites d'argent à travers les plateformes de paiement. «Nous avons voulu nous attaquer à l'infrastructure dans son ensemble et non à des cas isolés», a soutenu M. Wainwright, selon lequel le nombre d'arrestations «augmente encore au moment où nous parlons». Quelque 600 kg de cocaïne, 200 kg d'héroïne et 1300 kg de cannabis ont été saisis, au même titre qu'un million d'euros en liquide, 13 voitures de luxe et 1,5 million de cigarettes. Un laboratoire fabriquant des médicaments contrefaits a en outre été démantelé. Quelque 10 000 migrants illégaux ont été contrôlés. L'opération a en outre permis de sauver 200 victimes potentielles, dont 30 enfants roumains, de réseaux de trafic d'êtres humains. Issues principalement d'Europe de l'Est, ces victimes étaient destinées à des activités de prostitution, de travail forcé en Europe. Les plus jeunes devaient être forcés à mendier. Le trafic de cocaïne en provenance de Colombie, via des coursiers individuels ou des colis et cargaisons envoyés par la poste, a également été durement touché. Des contrôles et arrestations ont été réalisés dans quatre aéroports et deux ports maritimes en Colombie.