Les élèves du lycée Mohand Oulhadj sont en grève depuis dix jours pour réclamer de meilleures conditions de scolarité. Au lycée Colonel Mohand Oulhadj de Bouzeguène (60 km à l'est de Tizi Ouzou), la rentrée scolaire connait des difficultés multiples qui risquent d'influer sur le cursus de tous les élèves. Comme chaque année, la rentrée des classes ne se fait pas dans de bonnes conditions. Les mêmes problèmes reviennent avec la surcharge des classes, le manque de locaux pédagogiques, l'insuffisance d'encadreurs, le manque d'eau qui influe négativement sur le fonctionnement de la cantine scolaire. Hormis quelques classes de 2e AS, à l'instar de celle de la série maths où les élèves ne sont qu'au nombre de 13 (les élèves bouderaient-ils les mathématiques ?), dans le reste des groupes pédagogiques de 1ère et de 3e AS, toutes séries confondues, on retrouve des classes qui compte entre 40 à 46 élèves, à l'exemple de la série langues étrangères. Un cauchemar pour les professeurs qui doivent effectuer de laborieux efforts pour transmettre les connaissances nécessaires. Du coup, face au manque de locaux, les huit classes de première année secondaire ont été installées dans des dortoirs (pas pour dormir, mais pour étudier). En effet, en 2005, le toit du 3e étage du bloc pédagogique ayant cédé sous le poids de la neige, les responsables du lycée de l'époque, avec l'accord de la direction de l'Education de Tizi Ouzou, n'ont pas trouvé mieux que de désinstaller les box du dortoir pour en faire des salles et accueillir provisoirement les élèves qui étaient renvoyés chez eux par manque de locaux. Les 8 classes de première année qui comptent chacune pas moins de 40 élèves ont été logées dans des salles qui ne répondent pas aux normes. Le professeur et les élèves ont du mal à circuler entre les rangées de tables dont les dernières sont collées au mur et les premières au tableau. Du coup, les huit classes deviennent de véritables capharnaüms où il est impossible de dispenser normalement des cours. Face à cette situation inappropriée pour l'activité pédagogique, tous les élèves de première année sont depuis 10 jours en grève pour réclamer de meilleures conditions de cours, notamment des locaux bien aérés et des classes allégées sur le plan du nombre d'élèves. La transformation, en 2005, du dortoir en salles de classes, a été une décision négative qui a privé le lycée de la construction d'un vrai bloc pédagogique. Le lycée, dépourvu également de logements d'accompagnement, n'arrive pas à maintenir une stabilité au niveau des responsables administratifs. Lycée toujours sans proviseur (c'est un professeur qui est chargé de ce poste), pas de censeur, manque surveillants, d'adjoints d'éducation et d'agents de service. Par ailleurs, face au manque d'eau, le lycée étant servi par un camion citerne, les élèves ne font cours que pendant la matinée.