L'instance de concertation et de suivi de l'opposition a tenu, jeudi dernier, sa deuxième réunion à la permanence de Ali Benflis, ex-candidat à l'élection présidentielle du 17 avril dernier. C'est d'ailleurs à l'invitation du Pôle des forces pour le changement, que coordonne ce dernier, que la rencontre a eu lieu. Excepté Mouloud Hamrouche, ancien chef de gouvernement (absent pour la deuxième fois) et Si Ahmed Ghozali (qui a délégué un représentant), les autres membres de l'instance étaient présents. Tenue dans l'après-midi, la réunion de cette instance, qui a pour mission de traduire les orientations de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) sur le terrain, a rendu public un communiqué final contenant plusieurs recommandations. Il a ainsi été retenu de s'adresser prochainement au peuple algérien dans un souci d'explication de la démarche de l'opposition. Réitérant son «attachement à la revendication des libertés, de la transition démocratique et de la réanimation de la scène politique, l'instance de concertation et de suivi insiste sur son refus de la situation de vacance du poste de président de la République qui a paralysé les institutions de l'Etat, mis le pays en danger et provoqué l'absence de l'Algérie sur la scène internationale». Chantage sur les médias par la publicité L'opposition réunie à la permanence de Benflis dénonce et condamne «les mesures despotiques prises par le régime politique dans le secteur des médias, notamment la politisation de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel, en plus de l'étouffement de la presse à travers la publicité». L'instance de concertation et de suivi de l'opposition qui n'a pas manqué également de condamner l'assassinat en Algérie du touriste français Hervé Gourdel et de «dénoncer les groupes terroristes et criminels, porte au pouvoir la responsabilité de l'insécurité qui règne dans le pays et l'avertit d'engager l'Algérie dans des plans et des alliances douteuses, obéissant à des agendas étrangers». Dans un discours introduisant la réunion de l'instance de concertation et de suivi de l'opposition, Ali Benflis a demandé la mise en place d'une cellule de réflexion composée d'un nombre réduit de ses membres pour faciliter son travail. Il sera, selon lui, plus facile que le programme d'actions de l'opposition appelé à sortir sur le terrain soit élaboré par une structure plus souple. L'ancien chef de gouvernement a aussi fait la proposition d'organiser, à partir d'octobre prochain, quatre manifestations publiques à Alger, Constantine, Oran et Ouargla, pour vulgariser et expliquer la démarche de l'opposition. En effet, l'instance de concertation et de suivi compte bien sortir sur le terrain durant le dernier trimestre de l'année en cours. Reste alors à définir clairement ses objectifs et fixer des échéances pour les réaliser.