L'Entente de Sétif a réussi, hier à Lubumbashi, en République démocratique du Congo, à se qualifier pour la finale de la Ligue des champions d'Afrique, malgré sa défaite face au TP Mazembé sur le score de 3 buts à 2. A l'aller, il y a quinze jours, l'Entente s'était imposée, à Sétif, par 2 à 1. Une finale historique pour les clubs algériens qui n'ont pas atteint ce stade de la compétition depuis le lancement de la nouvelle formule (Ligue des champions d'Afrique) en 1997. En grande forme, le gardien sétifien Sofiane Khedairia entame bien la partie, annihile deux occasions, rassure ses camarades qui trouvent le chemin des filets bien avant la fin du round d'observation. La mauvaise appréciation du centre de Ziaya (8') trompe Kidiaba. Au lieu d'accentuer la pression sur un adversaire rongé par la doute, les Noir et Blanc laissent l'initiative aux Congolais, qui mettent à profit deux balles arrêtées pour revenir au score et remettre les pendules à l'heure par l'intermédiaire de Adjei (20') et Coulibaly (37') permettant à leur équipe de remonter son handicap. Evoluant sans meneur de jeu, les Sétifiens, qui n'arrivent à aucun moment à monopoliser le ballon, encaissent un 3e but, œuvre de Bollingui (52') qui transforme de fort belle manière le centre de Samata. Ce but qui redonne de l'espoir au TPM (qui se voyait déjà en finale 100% congolaise) ne décourage pas pour autant les Sétifiens, qui restent dans le match. L'incorporation de Younes à la place de Belaiméri donne ses fruits et permet aux Algériens de refroidir Kalamondo. Les 20 000 inconditionnels du TPM sont, le moins qu'on puisse dire, assommés par le tir du centre de l'ex-Harrachi (74') ouvrant ainsi grandes les portes de la finale de la Ligue des champions que retrouve, 26 ans après, l'Aigle noir qui a les ressources morales et physiques pour damer le pion au Tout-Puissant Mazembé. Malgré les conditions difficiles de séjour à Lubumbashi, les Ententistes ont trouvé les ressources nécessaires pour relever le défi et faire honneur aux hautes plaines sétifiennes en particulier et à l'Algérie en général. «En dépit de la guerre psychologique imposée par l'adversaire qui a tout fait pour passer, mes joueurs ont réalisé le match d'hommes attendu. Mention spéciale à Khedairia qui a non seulement réalisé de grands arrêts mais a pu rassurer et pousser ses camarades à se surpasser», dira Madoui, ému et comblé, à l'instar de sa bande qui a réussi la où beaucoup ont échoué. Après Lubumbashi, les Ententistes, qui auront sur le chemin de la finaleun autre club congolais, à savoir,le Vita-Club, commencent à rêver d'une deuxième couronne africaine. En attendant l'ultime étape, les hommes de Madoui ont enflammé hier la capitale des Hauts-Plateaux, qui a vécu de nouveaux moments historiques. Après un silence de cathédrale, les rues et ruelles de Aïn Fouara, ont, au coup de sifflet final de l'arbitre égyptien, constitué une marée humaine scandant, chantant et dansant en l'honneur de ces héroïques Noir et Blanc qui sont, une nouvelle fois, arrivés à déjouer tous les paris. Dans une indescriptible ambiance, les artères de l'antique Sitifis ont vécu des instants historiques. Ne cachant pas leur bonheur, que seul le sport-roi peut procurer, jeunes et moins jeunes, hommes et femmes ont jubilé des heures durant. Bref, le délire a envahi, hier, la vieille cité, une terre de football et de défis. Notons que les Sétifiens, qui ont rebroussé chemin quelques heures après la fin du match, ont été malmenés et volés par des supporters du club local.