A lire les noms des candidats retenus dans la liste préliminaire, aucune personnalité parmi les gros calibres n'a été déboutée. Le 23 novembre prochain, la liste soumise aux électeurs comprendra le président Moncef Marzouki ; le président de l'Assemblée, Mustapha Ben Jaâfar ; l'ancien Premier ministre de la transition, Béji Caïd Essebsi ; les anciens ministres de Ben Ali, Mondher Zenaïdi, Abderrahim Zouari, Kamel Morjane et Hammouda Ben Slama ; l'ancien bâtonnier des avocats et ministre du gouvernement de la troïka, Me Abderrazek Kilani ; leaders des partis de l'opposition, Ahmed Néjib Chebbi (Al Joumhouri), Hamma Hammami (Front populaire), Mohamed El Hamedi (l'Alliance démocratique), Slim Riahi (l'Union patriotique libre) et Hachemi Al Hamedi (le Courant de l'amour) ; ainsi que des hommes d'affaires, Mohamed Frikha et Mehrez Boussayane, et l'ancien gouverneur de la Banque centrale, Mustapha Kamel Nabli. La magistrate, Kalthoum Kennou est l'unique candidate femme. Comme la loi électorale tunisienne offre aux candidats à la présidentielle la possibilité de se faire parrainer par dix membres de l'Assemblée nationale constituante, ou par 10 000 électeurs, 11 candidats ont bénéficié de la première formule (membres de l'ANC), alors que 16 autres ont été parrainés par les électeurs. Lequel parrainage citoyen a causé un tracas à l'ISIE, obligée de vérifier la fiabilité de ces listes, avant de se prononcer sur la recevabilité de la demande. Contrôle des parrainages Le président de l'ISIE, Chafik Sarsar, a précisé que le nombre total des parrainages citoyens, passés à la loupe, était supérieur à 800 000. «Il a fallu donc expertiser tout le lot en vérifiant, d'abord, s'ils sont des électeurs. Ensuite, le double-emploi de la même personne sur les listes de parrainage d'un candidat déterminé, ou, de deux (ou plusieurs) candidats différents. A travers ce filtre, plus de la moitié des parrainages a sauté», a précisé M. Sarsar, lors d'une conférence de presse, tenue à Tunis pour présenter la décision de l'ISIE concernant les candidatures à la présidentielle. M. Sarsar a également souligné que «l'ISIE ne dispose pas de prérogatives légales pour poursuivre en justice les candidats ayant présenté des parrainages falsifiés parce qu'elle n'a pas de preuve. Toutefois, les citoyens concernés peuvent porter plainte contre les candidats ayant mis leurs noms à leur insu». Par ailleurs, l'avocat Malek Ben Amor a annoncé hier qu'il allait porter plainte contre Mustapha Kamel Nabli, Abderrahim Zouari, Fares Mabrouk, Safi Saïd et Noureddine Hached, pour le compte de 200 personnes, ayant retrouvé leurs noms à leur insu sur les listes de parrainage des dits candidats. Une autre plainte est en cours contre un bureau d'études ayant exploité une base de données à des fins frauduleuses. La Tunisie est en train d'apprendre la démocratie.