L'urbanisme anarchique à Guelma, un enchevêtrement d'îlots d'habitations spontanées, constitue le dossier noir de la gestion du réseau d'assainissement par l'office national d'assainissement (ONA). C'est un réseau de 806 kilomètres, dont 190 km pour le chef-lieu, qui ne répond, pour une bonne moitié, à aucune norme d'urbanisme. Au-delà du constat, il y a les dangers imminents, ceux des inondations et des crues des oueds qui traversent les agglomérations. Les orages avec de fortes précipitations ont, très souvent, mis à nu les défaillances et parfois même semé la mort comme cela a été le cas en 2011 à Oued Zenati, deuxième agglomération de la wilaya. Selon les responsables de cet office, les interventions sur le réseau représentent 98% des travaux quotidiens versés uniquement dans le curage des avaloires, regards et canalisations, soit 4900 interventions pour l'année passée. Le directeur de l'office est satisfait : «Après sept années d'existence de l'ONA à Guelma, nous pouvons dire que nous ne rencontrons pas de gros problèmes dans les agglomérations d'époque coloniale. Seules les habitations spontanées, telles les cités Bencheguibe, Sediki, Hadj M'barek, Hamlaoui, etc, nous posent des problèmes.» En clair, le réseau d'égout, dans ces cités à forte densité populaire, qui compte près de la moitié de la population du chef-lieu, reste au demeurant, sans avaloirs, et parfois même sans regards. L'oued Skhoun, une bombe à retardement «L'intervention de nos agents, dans ces quartiers, est extrêmement difficile, voire impossible ! Les ruelles y sont étroites et ne peuvent laisser passer l'hydro-cureur, ni même un pickup.» a conclu notre source. De part et d'autre de l'Oued Skhoun, canalisé et bitumé sur plus de deux kilomètres, durant les années 1980, aujourd'hui Boulevard du volontariat, il existe deux concentrations de populations. Sur la rive sud, la ville de Guelma telle qu'elle fut construite au début de la colonisation et la rive nord ou se trouve La favela Guelmis. Le curage de cette importante canalisation ou se déverse eaux usées et pluviales (réseau unitaire), n'a jamais été effectué. Une situation confirmée par le premier responsable de l'ONA. «Cette conduite n'est pas accessible. A moins de la réhabiliter !» Le directeur fait allusion aux recommandations retenues au terme d'une étude de diagnostic et de réhabilitation du système d'assainissement de Guelma, réalisée en 2009, par un bureau d'études étranger pour le compte de l'ONA. Mais depuis, rien n'a été fait.