Moins de deux mois après son ouverture officielle, le nouvel aéroport risque de connaître le même sort que les autres infrastructures du pays déjà fermées pour cause de « non rentabilité ». Ce n'est pas par manque de passagers, mais bien parce que les différents intervenants, à leur tête la compagnie Air Algérie et l'EGSA, ne font rien pour exploiter à bon escient cet important outil de navigation aérienne. C'est du moins ce que tout le monde ici aura remarqué ces derniers temps, au grand dam de tous ceux qui fondaient beaucoup d'espoirs sur cet ouvrage qui a coûté plus de 200 milliards de centimes. Si actuellement une seule liaison existe entre Chlef et Marseille, d'autres vols sont nécessaires pour répondre à la demande, surtout au départ de Marseille. « Une seule desserte hebdomadaire ne suffit pas et il va falloir que notre compagnie nationale fasse l'effort nécessaire pour renforcer le transport sur cette ligne » nous indiquent des immigrés en provenance de la Ville Française. Pour rappel, Air Algérie avait programmé une série de vols nationaux et internationaux de et vers l'aéroport de Chlef. Or, à ce jour, la compagnie nationale semble se contenter du seul vol régulier existant, dans la mesure où elle tarde à joindre la parole à l'acte, laissant planer de sérieuses inquiétudes sur le devenir de cet aéroport. Manque de vision Selon différentes sources, les dirigeants de la compagnie nationale ne font pas preuve de l'engagement nécessaire pour relancer les activités de cette infrastructure, d'une manière effective et progressive. « Si rien n'est fait maintenant, compte tenu de la saison estivale, on voit mal comment elle pourrait redresser la situation durant la période creuse », nous diront des utilisateurs de ce moyen de ce transport. Pour les vols de tous les jeudi, Air Algérie fait venir un chef d'escale d'Alger, alors que l'agence de Chlef renferme des agents qualifiés qui peuvent accomplir convenablement cette tache, pour peu qu'ils soient soumis à des stages de perfectionnement. Cela est une preuve supplémentaire du caractère provisoire qui fonde les relations de la compagnie nationale avec l'aéroport de Chlef. La compagnie de gestion aéroportuaire semble suivre la même voie puisqu'elle n'a pas daigné, par exemple, recruter le personnel nécessaire pour toutes les taches relevant de sa compétence. Une partie du système de climatisation est défectueuse, alors que l'hygiène dans les sanitaires fait cruellement défaut. Les douaniers travaillent sans scanner et le contrôle des bagages se fait manuellement. Seuls les services de la Police des Frontières assurent leur mission, relativement, dans les meilleures conditions. Faute d'un nettoyage fréquent, la piste principale, longue de 2 800 mètres, dégage un nuage de poussière à chaque atterrissage du Boeing.