Assassinats, vols, agressions, rapts et hold-up ; le quotidien du Tizi Ouzéen est inquiétant. L'insécurité persiste, le citoyen subit pendant que les autorités restent dans l'expectative. Le spectre des gendarmes plane, mais les élus à l'APW de Tizi Ouzou évitent d'en parler. Au FFS, au FLN et au RCD, une seule réponse fuse : « On n'a pas demandé le départ des brigades de gendarmerie, hier, on ne demande pas leur retour aujourd'hui. » Le représentant local du RND nous prie de ne pas lui poser de questions sur le sujet. Le démantèlement de 14 brigades de gendarmerie en 2002, en réponse à l'une des revendications des archs, a laissé un vide que les sûretés urbaines et de daïra n'ont pu combler. Les actes de banditisme dans les zones rurales se reproduisent pratiquement tous les jours. Les élus à l'APW suivent passivement le cours des événements. La proposition de la tenue d'une session extraordinaire consacrée à la sécurité faite dernièrement par le groupe du RCD n'a pas eu de suite, les 16 signatures nécessaires n'ayant pas été réunies. Mahfoud Belabès, du groupe RCD déclare : « Nous avons tiré la sonnette d'alarme depuis longtemps, nos collègues tergiversent, mais nous allons relancer notre idée d'une session extraordinaire. » Pour sa part, Salem Boudjema du FFS affirme : « C'est à l'Etat d'assumer ses responsabilités. La garantie d'assurer la sécurité des biens et des personnes lui échoit. Le wali a toutes les prérogatives pour convoquer une session de notre assemblée sur la situation sécuritaire. Nous sommes pour la tenue de ce genre d'assembléee. » Même s'ils se sentent interpellés par la situation d'insécurité, les élus exposent leurs divergences en dépit de la gravité de la situation. Mohamed Morsli, chef du groupe du RND déclare : « C'est vrai que nous avons rejeté la proposition du RCD, car on devrait d'abord débattre de la question, identifier les causes du phénomène avant d'aller à la plénière. C'est pour nous une question de conviction. » Le point de vue du FLN ne diffère pas totalement des autres groupes. Mohamed Sbahi, représentant de ce parti à l'APW déclare : « Nous adhérons pleinement à ce projet. Une session de l'APW sur la sécurité ne pourra pas résoudre le problème, mais elle nous permettra de contribuer et faire des propositions. Le wali doit agir afin de prendre en charge la question. » Chez le citoyen, la situation est invivable, chez les élus de l'APW , les divergences politiques prédominent.