Le Front des forces socialistes a lancé un appel aux citoyens pour une marche populaire, demain à Tizi Ouzou, pour dire « Non à l'impunité, non à l'amnésie ». Cette manifestation a été décidée par le parti d'Aït Ahmed au lendemain du lâche assassinat de l'un de ses élus, en l'occurrence le président de l'APW de Tizi Ouzou, Rabah Aïssat, le 12 octobre dernier dans un café à Aïn Zaouia. Deux semaines plus tard, la direction du parti, au cours d'un meeting dans la même localité, avait lancé l'idée d'une marche populaire pour dénoncer la violence, les assassinats et le climat d'insécurité dans la région depuis des années. La manifestation démarrera du stade du 1er Novembre de la ville des Genêts et aboutira devant le siège de l'APW, où le parti prévoit des interventions de ses responsables locaux et nationaux. Selon le communiqué du secrétariat national du parti, la marche est prévue pour 10h et se déroulera selon l'itinéraire habituel des manifestations organisées à Tizi Ouzou. Plusieurs slogans sont retenus pour cette action, entre autres « Pour déminer le terrain et les esprits dans notre région et notre pays », « Il y a un temps pour le silence, il y a un temps pour la parole », « Pour un avenir de démocratie, d'égalité et de solidarité, fédérons nos espoirs sans peur, sans violence et sans haine », « Redonnons un avenir à la politique et au débat ». Pour la fédération de Tizi Ouzou, l'action de ce jeudi se veut aussi un hommage « au citoyen modeste, à l'éducateur, au militant engagé et à l'élu de la population », feu Rabah Aïssat. Le FFS attend beaucoup de la mobilisation des citoyens de la région et des militants et sympathisants qui viendront d'autres wilayas du pays. Pour rappel, le parti d'Aït Ahmed a longtemps refusé que le thème de l'insécurité soit débattu à l'APW de Tizi Ouzou, comme l'avait, maintes fois, revendiqué les élus RCD. Ces derniers, suite à la multiplication des vols à main armée, des rapts, des faux barrages et la généralisation du racket, avaient demandé la tenue d'une session extraordinaire de l'APW pour débattre de l'insécurité et la recrudescence de la criminalité sous toutes ses formes. Une demande qui n'a pas été appuyée par les élus des autres partis siégeant à l'APW et qui a reçu un niet de l'administration. Devenue une base arrière du GSPC, qui a fui les autres régions du pays, la wilaya de Tizi Ouzou subit depuis des années le diktat des criminels de tous bords. Entre les attentats sanglants du GSPC et les actes criminels de nombreuses bandes de délinquants et de malfrats, le citoyen livré à lui-même vit la peur au ventre.