Le troisième round du dialogue intermalien débutera aujourd'hui à Alger. Les parties en conflit, en l'occurrence le gouvernement malien et les différents groupes du nord du pays, auront une nouvelle chance pour aplanir leurs divergences en vue de faire avancer le processus d'Alger, entamé en juillet dernier. A cette occasion, l'Organisation des Nations unies (ONU) exhorte les belligérants, notamment le gouvernement malien, à faire des «gestes forts» pour arriver à la résolution définitive de ce conflit. Il est très important que le gouvernement malien marque son engagement en faveur du processus de paix par des gestes forts. Nous appelons le gouvernement malien à faire ces gestes pour ne laisser aucune place aux doutes et à la suspicion. J'attends également de la part des différents groupes une attitude coopérative», affirme Hervé Ladsous, nouveau secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l'ONU. S'exprimant à l'ouverture, hier à Alger, de la réunion préparatoire pour le 3e round de ce dialogue, qui a regroupé tous les responsables de la médiation, le diplomate onusien fait référence à l'appel lancé, vendredi dernier, par le Conseil de sécurité à l'adresse des participants à ce processus. Ce dernier, rappelons-le, a demandé au gouvernement malien et aux groupes armés du Nord de «négocier de bonne foi». «Le Conseil de sécurité attache une grande importance au processus d'Alger», a-t-il ajouté, en rendant hommage au rôle de l'Algérie dans cette médiation et en condamnant, par la même occasion, les attaques contre les éléments de la Minusma qui ont déjà coûté la vie à 33 soldats ces derniers mois. La rencontre d'aujourd'hui devra débuter avec la présentation d'un document synthétisant les propositions des uns et des autres, faites dans le cadre des quatre groupes de travail installés à l'ouverture, en septembre dernier, du 2e round de ce dialogue. Ce nouveau document, élaboré par l'Algérie en sa qualité de président de la médiation, devra servir de base de travail pour cette nouvelle phase de négociation. «Le document sera proposé à adoption par les chefs des différentes délégations. C'est une initiative qui servira de base de négociation», a affirmé Ramtane Lamamra à l'ouverture de cette réunion, mais sans donner de détails sur son contenu. «C'est un document très riche. Il y a beaucoup de progrès, mais il ne faut pas laisser des zones d'ombres qui peuvent être exploiter pour torpiller les négociations», ajoute, pour sa part, Hervé Ladsous. En plus des représentants du gouvernement malien, ces négociations auront lieu avec la participation des six mouvements du Nord, à savoir le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA), la Coordination des mouvements et fronts patriotiques de résistance (CM-FPR), le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (dissident). Pour rappel, la phase initiale du dialogue intermalien a été couronnée par la signature de deux documents comportant la feuille de route pour les négociations dans le cadre du processus d'Alger et une «Déclaration de cessation des hostilités».