Des dizaines d'employés de l'entreprise publique GIPEC de Souk Ahras (groupe industriel du papier et de la cellulose), en instance de liquidation depuis des mois, ont bloqué, lundi, la route pour contester ce qu'ils ont qualifié de « situation alarmante due à d'inexplicables lenteurs dans l'application des textes en vigueur relatifs aux droits des travailleurs compressés ». Les travailleurs sont sans salaire depuis quatre mois et leurs représentants se déclarent décidés à faire valoir leur droit au départ volontaire ou à la retraite proportionnelle, solutions préconisées par l'employeur, « mais égarées dans les dédales de la bureaucratie » , ont-ils affirmé. Reçus par les services de la wilaya et ceux de la gendarmerie nationale après avoir été dispersés dans le calme par ces derniers, les contestataires ont eu l'occasion de transmettre leurs doléances, qui ont été transférées, selon leurs propres déclarations, aux instances centrales, dont la direction de GIPEC. Résultat : une réunion regroupant des membres de la fédération de la chimie et des pharmacies et des représentants de GIFAC tenue mardi a été couronnée par l'annonce d'une régularisation imminente de la situation des 202 travailleurs que compte l'usine en instance de liquidation, d'après les membres de la section syndicale. Toutefois, le scepticisme est perceptible chez la majorité des travailleurs qui n'écartent pas l'escalade du mouvement de contestation, tout en refusant « les récupérations partisanes de dernière minute, les intermédiaires et les tuteurs en mal d'assises », a tenu à insister l'un des employés. Et d'ajouter : « Hormis la presse écrite et le circuit officiel de l'administration locale, aucune partie n'a fait preuve d'engagement ou à défaut de sympathie envers 202 familles réduites à la mendicité. » Le mouvement se radicalise, alors que le 25 août est annoncé comme date butoir pour une solution définitive du problème. Dans une tentative d'approcher les employés contestataires, un membre de l'Union de wilaya (UGTA) a été hué et sommé de quitter les lieux. Encore une fois, un regroupement de quelques dizaines de travailleurs non loin de la rue des Frères Bouras a été constaté hier, sans perturbation cette fois-ci de la circulation routière. La présence de quelques cadres de la wilaya a contribué à l'apaisement de la situation.