Le secrétaire national de l'Ugta chargé de l'économie préconise un plan de sauvetage. Les 1200 salariés de 13 unités de production relevant du Groupe industriel de papier et de cellulose, Gipec, n'ont pas perçu leurs salaires depuis 5 mois. Le paiement de leurs arriérés de salaires est conditionné par la dissolution de l'entreprise. Cette dernière qui a cumulé un découvert bancaire estimé à plusieurs milliards de dinars avait pourtant bénéficié d'une enveloppe de 35 milliards de dinars prévue dans le cadre de la loi de finances 2005. L'arrivée d'une nouvelle équipe au ministère des Finances a vu l'Etat se désengager de cette affaire alors que le compte bancaire de l'entreprise avait été déjà crédité. A bout de souffle, les 13 unités de production implantées à travers le territoire national, El Harrach, Baba Ali, Souk Ahras, Mostaganem, Saïda...se retrouvent de fait éligibles à la privatisation avec pour conséquence 1200 familles en proie à la précarité. Né en 1998 de la fusion des ex-Enapac et Celpap, Gipec assure près de 40% du marché national mais ne tourne qu'à 45% de ses capacités de production, soit 140.000t/an sur les 300.000 tonnes/an prévisibles. L'accumulation de la dette de l'entreprise, explique Lakhdar Badredine, secrétaire national à l'Ugta chargé des questions économiques, est due essentiellement aux prix relativement bas proposés par l'entreprise et à sa dépendance vis-à-vis de ses importations en matières premières qui représente une somme estimée à 325 milliards de DA. De fil en aiguille, de sureffectifs en surproduction, Gipec, s'est retrouvé face à des goulots d'étranglement qui ont fini par l'asphyxier. Chasse gardée des puissances industrielles et face aux géants de la production de pâte à papier, tels que les Etats-Unis et le Canada qui assurent à eux deux 42% de la production mondiale, il est pratiquement impossible de se faire une place sur ce marché florissant. Ce secteur qui pèse quelque 400 millions de dollars US en Algérie, représente un segment vital de l'économie productive du pays. Le secrétaire national à l'économie préconise un plan de sauvetage de l'entreprise Gipec qui vit une telle situation pour la première fois. Un crédit de 120 millions d'euros suffisait, selon lui, à remettre à flot cette entreprise indispensable au secteur économique. Cette enveloppe financière représenterait un prêt, dont le remboursement serait échelonné sur une période de cinq ans. Cela devrait suffire à accompagner l'entreprise dans sa remise à niveau et à lui assurer un fonds pour s'approvisionner en matières premières. D'autant que les unités concernées sont dotées d'un plan de charge. Selon certaines indiscrétions, ce secteur serait convoité par des repreneurs moyen-orientaux et les négociations seraient menées bon train. Cette privatisation représenterait le seul moyen de sauver l'industrie papetière en Algérie, selon M.Merzouk, P-DG de Gipec. Revenant sur les négociations d'augmentations de salaires branche par branche du secteur économique productif, le secrétaire national de l'Ugta reconnaît qu'elles butent sur de grosses difficultés, surtout dans les secteurs du tourisme et de la mécanique. Celui de la chimie, pour sa part, est arrivé à un accord pour l'augmentation de son Snma. Une réunion prévue hier concernera les travailleurs du secteur du pétrole. Quant au pacte économique et social, il serait en stand-by , sauf que l'Ugta aurait avancé des propositions en matière de stratégie industrielle afin de promouvoir la production économique. Ce qui augure d'une rentrée sociale moins apaisée qu'il n'y paraissait.