C'est à partir de Lima où il se trouvait vendredi dernier pour assister à l'investiture du nouveau président du Pérou, Alain Garcia, que le secrétaire américain au commerce, Carlos Gutierrez, a annoncé le taux de croissance de l'économie américaine pour le deuxième trimestre 2006. Selon les chiffres officiels, l'économie américaine a opéré un net recul durant le second trimestre. Le produit intérieur brut a connu une hausse de 2,5% en rythme annuel pour le second trimestre. Durant le premier trimestre, la progression avait été de 5,6%. Un taux qui avait confirmé la robustesse de l'économie américaine malgré l'augmentation des prix du pétrole. Toutefois, la croissance pour le premier semestre reste importante avec un taux de 4,1%, selon le secrétaire américain au commerce. Le taux attendu n'était pas aussi important, certains analystes avaient prévu un taux de 3%. Selon le rapport du département du commerce, les dépenses de consommation ont beaucoup ralenti ainsi que les investissements des entreprises. Les ménages américains ont réduit aussi leurs achats de voitures ainsi que les biens d'équipements ménagers, deux registres liés directement à la consommation de l'énergie. L'augmentation des taux d'intérêts a, semble-t-il, freiné les dépenses et les investissements dans une économie où la consommation fonctionne grâce au crédit. Les prix de l'énergie ne sont pas étrangers à ce recul de la croissance vu que les effets de l'augmentation des prix du pétrole se font ressentir après coup. Les chiffres du recul de la croissance de l'économie américaine ont eu pour effet d'opérer un recul dans les prix du pétrole vendredi à la clôture des marchés. A New York, le light sweet crude a perdu 1,34 dollar après l'annonce du ralentissement de l'économie passant à 73,20 dollars le baril. A Londres, le brent a perdu 1,40 dollar passant à 73,61 dollars le baril. Dans un rapport publié durant le quatrième trimestre 2005, l'Opep avait prédit un recul de la demande en pétrole à cause des prix élevés du baril de brut pour l'année 2007. Le recul annoncé de l'économie américaine est peut-être le début de ce mouvement de baisse de la demande. Selon des analystes, le ralentissement est dû à une consommation plus faible. Par rapport à l'année dernière la consommation en pétrole aurait diminué de 1,3% durant le mois écoulé, selon des statistiques du département américain de l'énergie. Si la demande en pétrole aux Etats-Unis entame une baisse, les prix pourraient se replier d'une manière effective vu que la consommation américaine (environ 20,9 millions de barils par jour) constitue le quart de la consommation mondiale et son recul aurait automatiquement des conséquences sur le marché avec des prix révisés à la baisse. Toutefois, les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) tablent sur un « atterrissage en douceur » avec un ralentissement de la croissance qui ne serait pas brutal. En matière de chiffres, le FMI prévoit un taux de croissance de 3,5% pour 2006 et 3,1% pour 2007. Ces trois dernières années, les prix du pétrole ont été portés principalement par la demande aux Etats-Unis et en Chine, dont la consommation a atteint actuellement le chiffre de près de 7 millions de barils par jour, devenant grâce à la croissance prodigieuse de son économie, le deuxième plus grand consommateur au monde de pétrole.