Des dizaines d'habitants du vieux quartier de Remaïche, parmi lesquels beaucoup d'adolescents et d'enfants, se sont rassemblés, hier matin, sur la route du Sahara à la sortie sud de la ville de Biskra pour protester contre la détérioration « insupportable et dangereuse », selon eux, de l'alimentation en eau potable de leurs foyers. Au moyen de pneus usagers, de branches d'arbres et d'autres objets hétéroclites et inflammables auxquels ils ont mis le feu, ces protestataires ont paralysé la circulation routière sur cet axe très fréquenté. «A maintes reprises, nous avons signalé aux autorités la situation déplorable que nous endurons depuis plus d'une année à cause de la vétusté du réseau souterrain de l'AEP, ne répondant plus aux critères de sécurité et de fonctionnalité dans notre quartier, mais toutes nos réclamations sont restées lettres mortes et nous sommes acculés à recourir à ce genre de mouvement pour faire entendre notre voix car nous souffrons quotidiennement de l'absence d'eau dans nos robinets et aussi du manque de répondant des responsables du secteur et de la municipalité.», a clamé, la voix plein de colère, un quinquagénaire. Un vieil homme participant à cette manifestation, plus serein, lui, explique que le peu d'eau qu'il arrivait à tirer des canalisations «trouées de partout» est insalubre, glauque et puante «parce qu'a plusieurs endroits de ce quartier les eaux d'égouts se mélangent à l'eau potable et si on se lave avec cette eau, on risque de voir apparaître sur sa peau des boutons et des rougeurs et d'avoir des prurits.», déplore-t-il. Intervenant en douceur pour sécuriser les lieux et tenter de calmer les esprits de ces mécontents, les forces de police ont établi un cordon sécuritaire autour des lieux. La circulation routière a été rétablie vers 11h après que le chef de la daïra de Biskra et le vice-maire aient contacté les manifestants pour leur expliquer que leur situation était connue des autorités compétentes et qu'un plan de réhabilitation de leur quartier était en voie de finalisation.