Les urnes ont rendu leur verdict aux Etats-Unis. Comme pressenti, les républicains ont gagné les élections de mi-mandat avec une courte avance. Il s'agit là d'un nouveau coup dur pour le président américain Barack Obama et les démocrates. C'est la fête dans le camp des républicains aux Etats-Unis. A l'issue de l'élection de mi-mandat de mardi soir, ils ont réussi d'une part à conserver la Chambre des représentants, conquise en 2010, avec d'ailleurs probablement plus de sièges qu'il y a quatre ans, et d'autre part à mettre la main sur le Sénat. Les républicains obtiennent ainsi 52 sièges sur les 100 que compte la Haute assemblée. Il s'agit là d'un revers pour Barack Obama car il va devoir composer avec un Congrès hostile pendant deux ans. Le pari des républicains était de conquérir six sièges au Sénat, alors que celui-ci était aux mains des démocrates depuis huit ans. Le pari a été remporté grâce à de précieuses victoires dans le Colorado (ouest), l'Arkansas (sud) ou encore dans le Dakota du Sud (nord). Dans l'Arkansas, par exemple, le jeune Tom Cotton, ancien soldat d'Irak et d'Afghanistan, a remporté le siège de sénateur face au sortant démocrate Mark Pryor, malgré l'appui de l'ancien président Bill Clinton. Avec cette victoire républicaine dans les deux Chambres, les deux dernières années de mandat de Barack Obama s'annoncent par conséquent délicates. C'est que la marge de manœuvre pour les derniers grands chantiers de l'ère Obama est très étroite. Sur l'immigration par exemple : la loi de régularisation des immigrés n'est pas passée car la Chambre était républicaine et comme le texte doit être voté dans les mêmes termes par les deux assemblées, même avec un Sénat démocrate, le texte a été enterré. Aucune chance donc de le faire passer à présent. Sur ce sujet, Barack Obama a promis de légiférer par décret. Ce qui risque de passer, en revanche, c'est la construction du pipeline de Keystone, qui doit acheminer des sables bitumineux du Canada vers le sud des Etats-Unis. L'aile gauche démocrate est contre car trop polluant, dit-on, mais de nombreux élus locaux du parti du Président sont pour la construction de cet oléoduc car cela va créer des emplois dans leur Etat. Ils risquent donc de s'allier aux républicains. Quoiqu'il en soit, il y a lieu de relativiser la victoire des républicains. En réalité, ils n'auront en rien les mains libres car le Sénat doit voter avec une majorité de 60%, ce dont le «parti de l'éléphant» ne dispose pas. Les compromis sont donc obligatoires entre les deux partis et le Président. Le nouveau chef de la majorité du Sénat, Mitch Mc Connell, l'a d'ailleurs rappelé dès hier soir : «Nous avons l'obligation de travailler avec lui (le président Obama) sur des questions sur lesquelles nous pouvons trouver des accords. Je pense que c'est notre devoir de le faire. Ce n'est pas parce que nous avons un système à deux partis que nous devons être en perpétuel conflit.» A rappeler que depuis Ronald Reagan dans les années 1980, tous les Présidents en fonction ont passé les deux dernières années de leur second mandat en cohabitation. C'est donc plus un échec personnel pour Barack Obama qu'une surprise politique.