Il était temps que les réfugiés subsahariens qui se sont rendus dans la ville de Béjaïa soient emmenés loin des rues où ils dormaient et quémandaient. La vie dans la rue s'est avérée – il fallait s'y attendre – dangereuses pour leur sécurité. Un bébé de deux ans et sa mère ont été fauchés, il y a deux jours, par un chauffard qui roulait à vive allure au centre-ville. L'enfant est mort sur le coup, la maman a succombé à ses blessures quelques heures après son transfert à l'hôpital Khellil Amrane. En effet, pas moins de 217 réfugiés subsahariens ont été transférés dans les camps de toile de Saket, sur la côte ouest de Béjaïa, mardi vers 21h30, selon nos sources. En attendant une décision des autorités centrales quant à leur sort définitif, les familles maliennes et les migrants nigériens qui se sont rendus à Béjaïa sont désormais pris en charge par la wilaya. Nos sources ajoutent qu'«un médecin permanent a été affecté au site. Aussi, des postes de la Protection civile, de la gendarmerie et de la police ont été installés pour assurer la sécurité des réfugiés. Une équipe du Croissant-Rouge algérien se chargera de les nourrir». Il est utile de rappeler que l'administration de la wilaya a été interpellée à maintes reprises dans le but de prendre en charge ces réfugiés. Il y a 15 jours, un rassemblement a été organisé à l'initiative de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), devant le siège de la wilaya, afin «de dénoncer l'abandon des pouvoirs publics des réfugiés de guerre subsahariens et syriens, auxquels l'Algérie a offert l'asile». Les manifestants avaient exigé alors des mesures urgentes pour la prise en charge de ces exilés. Mieux encore, le bureau local de la LADDH a plaidé, à travers son responsable, Saïd Salhi, «pour un cadre juridique clair sur la question des migrants et des réfugiés en adéquation avec le standard universel des droits de l'homme et la mise en place des mécanismes institutionnels de la prise ne charge de cette population vulnérable».