L'obstacle premier à la réussite des opérations de dératisation des quartiers de la capitale, sujets à la prolifération des rongeurs, demeure incontestablement la non-accessibilité à certaines zones, pour lesquelles aucun traitement ne peut être dispensé, selon le directeur d'Hurbal, Mohand Ouamar Makhoukh. Les cours d'immeubles, les caves et les magasins fermés, les réseaux d'assainissement, les vides sanitaires... représentent, selon le responsable de l'établissement d'hygiène urbaine, des foyers potentiels où prolifèrent à gogo les rats. Le phénomène, véritable menace pour la santé publique, ne semble pas être pris trop au sérieux. Même le ministre de l'Intérieur, lors de sa dernière « sortie algéroise », ne s'est pas empêché de faire la remarque aux responsables de wilaya, principalement aux responsables des services d'hygiène de la ville. Les campagnes de dératisation et de démoustication, annoncées par ces derniers au début de chaque été démontrent, chaque jour, leurs limites objectives. « Nous n'avons jamais dit que nous avons éradiqué les rats », précisera M. Makhoukh. Selon lui, aucune capitale au monde n'est épargnée par la multiplication des rongeurs. A Alger, soutient le responsable, le phénomène n'est pas aussi « alarmant », bien au contraire. Les témoignages de citoyens, notamment ceux des quartiers d'Alger-Centre, sont catégoriques : nous avons moins de rats que durant les années 1980. Enfin, une bonne nouvelle, vous allez dire. A l'en croire toujours, la population de ces rongeurs est limitée et son « développement est circonscrit ». Des opérations régulières de dératisation sont effectuées à raison d'une intervention tous les 15 jours par commune. L'établissement d'hygiène urbaine Hurbal couvre actuellement 21 communes d'Alger. Celles se trouvant en périphérie relèvent du domaine de l'entreprise Edenal. Faisant le bilan de son entreprise, M. Makhoukh affirme que depuis le début de l'année, 1064 opérations de dératisation ont été réalisées par les équipes d'Hurbal. Une Epic qui se trouve être renforcée cette année en termes de moyens et d'effectif. Sont prévues pour cette année, 2000 opérations du même type. Des opérations supplémentaires sont prévues à partir de ce mois jusqu'à la fin de l'année et sont au nombre de 282. Les réseaux d'assainissement visitables ont été « traités », d'après notre interlocuteur, 14 fois, de la période allant de mai jusqu'à juillet dernier. Questionné sur les raisons de l'absence d'un numéro vert pour joindre les équipes d'intervention d'Hurbal, M. Makhoukh soutient que dans l'immédiat, ce n'est pas la meilleure chose à faire. « Nous sommes un service public prestataire, notre rôle n'est pas de travailler directement avec le citoyen. Ce sont les bureaux d'hygiène communaux qui doivent recevoir les doléances des citoyens. » « Si un numéro vert venait à être mis en service, cela coûtera une petite fortune pour l'établissement qui sera submergé par les appels », expliquera le directeur d'Hurbal.