Sans surprise donc le Maroc a informé, samedi soir, la Confédération africaine de football (CAF) de sa décision de ne pas organiser la CAN-2015 selon le calendrier arrêté, du 17 octobre au 8 février 2015. Cet acte libère la confédération de ses engagements vis-à-vis de ce pays et lui ouvre la voie, de facto, à chercher des pays susceptibles de remplacer le Maroc au pied levé étant donner que la CAF a déjà signifié qu'elle rejette toute idée de report de la CAN-2015 tel que préconiser par le Maroc. Cette option sera validée officiellement le 11 novembre à l'issue de la réunion du comité exécutif de la CAF au Caire. Les dirigeants de la CAF s'étaient préparés à cette éventualité à la fin de la réunion avec les responsables marocains tenue lundi dernier à Rabat. «Nous avions la conviction, après la réunion à Rabat, que le Maroc n'organiserait pas la CAN-2015», a indiqué une source cafienne off the record. Les arguments présentés par la partie marocaine (virus Ebola) n'ont pas convaincu les dirigeants de la CAF qui ont, fort justement, rappelé à leurs hôtes que l'Organisation mondiale de la santé (OMS), consultée dès le départ, n'a jamais émis un avis défavorable quant à la tenue du tournoi au Maroc à partir de janvier prochain. Issa Hayatou, le président de la CAF, a évoqué les rapports favorables émis par l'OMS pour réfuter la thèse marocaine et a indiqué : «Le Maroc a accepté d'accueillir des rencontres internationales d'un pays (Guinée) partiellement touché par le virus Ebola, sans oublier le transport aérien régulier qu'assure la compagnie aérienne marocaine (RAM) à partir et vers le Maroc.» A présent, le dossier marocain est clos et la CAF s'est résolument tournée vers l'après-Maroc. Dès le 3 novembre, la CAF a lancé un avis à candidature pour les pays qui souhaiteraient remplacer le Maroc. Deux membres du cercle présidentiel ont laissé entendre que la CAF a reçu, au cours des dernières heures, les candidatures de trois pays qui sont le Nigeria, l'Angola et le Gabon sans que l'information ne soit confirmée de part et d'autre. Si effectivement ces trois pays ont fait acte de candidature le comité exécutif de la CAF n'aura plus qu'à procéder au tirage au sort pour connaître le nom du pays qui organisera l'édition 2015 aux dates prévues. C'est ce qu'a indiqué, dans un communiqué, le secrétariat général de la CAF, il y a quelques jours. Ce procédé, tirage au sort, enfreint les règlements et statuts de la CAF qui stipulent : «Dans le cas ou deux ou plusieurs pays postulent à l'organisation de la CAN, dans un contexte particulier, tel est le cas, l'avantage sera donné au pays qui a le moins organisé de CAN.» Hier après-midi, une rumeur bruissait dans les couloirs de la CAF laissant entendre que le Gabon de Ali Bongo tiendrait la corde pour remplacer le Maroc. Ce pays a conjointement organisé la CAN-2011 avec la Guinée équatoriale. Retourner à Libreville ne dérangerait pas les responsables de la CAF. Demain, Issa Hayatou devrait lever le voile sur ce chapitre et indiquer l'option choisie par la CAF après le «forfait» du Maroc : organiser la CAN-2015 dans un autre pays ou l'annuler purement et simplement. Dans les deux cas de figure la CAF y laisserait une partie de son crédit. Il n'est pas sûr que le maintien de la CAN-2015 aux dates prévues couvrira le renoncement marocain surtout sur le plan organisationnel et logistique. Monter un tournoi comme la CAN en moins de deux mois relève de l'exploit mais avec des risques énormes de ratés. Jamais depuis sa création, la CAF n'a été confrontée à un tel problème. C'est pourquoi la «sentence» sera lourde pour le Maroc qui n'échappera pas à une suspension d'au moins quatre ans de toute participation aux compétitions organisées par la confédération, nonobstant les sanctions financières très lourdes et à la hauteur du déficit occasionné par le décision du Maroc de ne pas organiser la CAN-2015 en janvier prochain. Pour la CAF, la CAN est pratiquement sa poule aux oeufs d'or. C'est elle qui lui permet d'engranger des millions de dollars pour faire tourner la machine et renflouer les caisses des associations.