La Coupe d'Afrique des nations (CAN) 2015 n'aura pas lieu au Maroc. Des pays ont fait acte de candidature pour organiser cette édition (la 30e) selon le calendrier arrêté (17 janvier-8 février 2015). Les dossiers sont en cours d'étude. Le Maroc est disqualifié, le comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) indiquera très prochainement le nom du pays qui abritera la CAN-2015, le comité d'organisation de la CAN appliquera les dispositions règlementaires à l'encontre du Maroc pour non-respect par la Fédération royale marocaine de football (FRMF) des clauses règlementaires et contractuelles, dont celles stipulées dans l'accord-cadre signé entre la CAF et la FRMF en avril dernier. C'est le contenu du communiqué publié par la CAF sur son site officiel, à l'issue de la réunion du comité exécutif tenue hier au siège de l'instance du football continental, à la cité du 6 Octobre au Caire. La non-tenue de la CAN-2015 au Maroc est entérinée de manière officielle. Cette hypothèse ne faisait plus aucun doute à partir de l'instant (17 octobre 2014) où le Maroc avait sollicité le report du tournoi et la réponse cinglante de la CAF : pas de report, la CAN-2015 se tendra aux dates prévues. Le bras de fer entre les deux parties a pris fin avec la fin de non-recevoir signifiée par la CAF qui, en parallèle, indique qu'elle va recourir aux sanctions prévues par ses règlements et contenues dans l'accord-cadre signé par la CAF et la FRMF. Le communiqué ne laisse aucun doute sur les intentions de la CAF de «punir» la FRMF au double plan sportif et financier. Le recours à l'arbitrage de tribunaux est inévitable dans le contexte actuel. La décision marocaine est très pénalisante, pour la CAF, sur le plan financier. Les gros contrats sont signés depuis longtemps, avec les partenaires et les sponsors de la confédération, sans oublier les acquéreurs des droits de retransmission, de publicité et d'image qui constituent le gros du contingent des pourvoyeurs financiers de la CAF. L'annulation du tournoi à laquelle le Maroc voulait contraindre la CAF aurait eu des répercussions sur les finances des fédérations qui ont engagé leurs sélections respectives dans les éliminatoires de la compétition en voie d'achèvement. Tous ces remboursements auraient coûté très cher à la confédération. D'où la colère du président de la CAF, Issa Hayatou, et de ses collègues du comité exécutif contre le Maroc. Les retombées (négatives) de la décision marocaine seront nombreuses. Quel que soit le pays qui accueillera la CAN-2015, il faut s'attendre au pire ; il ne suffit pas de «domicilier» la compétition quelque part pour croire que les problèmes seront pour autant évacués. Loin de là et la CAF s'en rendra compte très rapidement si, par malheur, des manques et défaillances surgissaient pendant le tournoi. L'organisation d'un tel événement nécessite des années de préparation. En deux mois, le pays hôte, quel qu'il soit, réussira-t-il la gageure d'organiser une compétition aussi importante avec un taux de réussite au-dessus de la moyenne ? C'est tout l'enjeu de la décision de maintenir le déroulement de la CAN-2015 selon le calendrier arrêté depuis bien longtemps. Cela n'est plus le souci du Maroc qui, à présent, commence à appréhender les sanctions que lui infligera la confédération. A priori, il n'échappera pas à une suspension d'au moins quatre ans de toute participation aux compétitions organisées par la CAF. Financièrement, la CAF pourrait avoir la main lourde. C'est ce qui se murmure dans l'aréopage de Issa Hayatou, très irrité par la décision du Maroc. Les représailles, de part et d'autre, ne sont pas à exclure. Le Maroc, qui organisera la Coupe du monde des clubs en décembre prochain, pourrait faire des misères, en représailles, aux membres de la CAF qui seront présents au royaume à la faveur de la participation de deux équipes africaines au tournoi : Tétouan (Maroc) et ES Sétif (Algérie). Les Marocains iront-ils jusqu'à déclarer Issa Hayatou persona non grata ?